mardi 25 avril 2017

"En écoutant les sauterelles" : Allepey et les Backwaters


“Il faut rappeler aux nations croissantes qu'il n'y a point d'arbre dans la nature qui, placé dans les meilleurs conditions de lumière, de sol et de terrain, puisse grandir et s'élargir indéfiniment.”  Paul Valéry





A une cinquantaine de kilomètres au Sud de Cochin, les marchands chinois et arabes faisaient jadis escale dans la petite ville d’Allepey, d’où aujourd’hui partent des bateaux de croisière dans les lagunes et les canaux des « Backwaters ». Longeant les villages, le bateau pansu et paisible offre à chaque rotation d’hélice une nouvelle lumière, un sourire, et même un troupeau de canards conduit à bon port par trois bergers sur des bateaux fins qu’ils manoeuvrent à la pagaie pour maintenir les volatiles en groupe compact au bord de la berge.
Ca et là, un marché, une église, des pêcheurs,un salon de coiffure...


© Jean Jauniaux



© Jean Jauniaux

© Jean Jauniaux

© Jacques Morrel
© Jean Jauniaux
© Jacques Morrel

© Jean Jauniaux




vendredi 21 avril 2017

"En écoutant les sauterelles" : Munnar

Munnar © Jean Jauniaux


Par sa nature même, la vérité porte l'évidence en soi. Dès qu'on la débarrasse des toiles d'araignée de l'ignorance, elle brille avec éclat.”  Gandhi

Le Madupetti, le Nallathanni et le Periavaru sont les trois rivières qui ont donné leur nom à la ville de « Trois-Rivières » qui se dit Mūnnār (മുന്നാർ en malayalam).

Les plantations de thé ont modifié depuis le XIX ème siècle la faune et la flore de cette région d’altitude. Visite des plantations de thé et de la réserve naturelle, aujourd’hui préservée en surplomb des jardins de thé. Avril et mai sont les mois de vacances scolaires en Inde, l’occasion de partager avec des familles indiennes la visite de la réserve (l’espoir de croiser un éléphant a été déçu…) et une leçon en anglais incompréhensible sur les bienfaits du thé. Heureusement, un des guides m’a ré-expliqué, gestes à l’appui, tout ce que j’avais été incapable de comprendre.


© Jean Jauniaux
© Jean Jauniaux

Le car emmenant les familles dans la réserve naturelle. Sur le flanc du bus et dans les yeux de l'enfant, des éléphants imaginaires ? © Jean Jauniaux
© Jean Jauniaux
© Jean Jauniaux

© Jean Jauniaux



mardi 18 avril 2017

"En écoutant les sauterelles" Au Kerala: Cochin 18 avril 2017


Cochin, 18 avril 2017.

En préparant mon voyage aux Indes, j'ai pianoté de nombreuses fois sur Internet. Je tapais sur mon clavier les noms dont ma mémoire lointaine était emplie depuis l'enfance. Surgissaient des cobras et des éléphants, des tigres et des fakirs, des dieux aux bras multiples ou aux faciès d'animaux. Tout était à la fois effrayant et fascinant pour l'enfant rêveur qui aime à se laisser bercer par les légendes venues des lointains, de ces confins que l'imagination se plaît à rendre inaccessibles. Je savais, la bibliothèque m'en avait fait la promesse dans chacun de ses livres, que plus tard j'irais dans ces lieux que des gravures me dévoilent dans les beaux livres de la bibliothèque, je longerais les rives du Gange, je sauverais du bûcher cette belle jeune femme qui faillit faire perdre son pari à Philéas Fogg, je traverserais la Vallée des Cobras, je suivrais les traces de Morane et Ballantine...

Aujourd'hui, après une escale à Dubaï, le jumbo 777 pose ses roues sur la piste de l'aéroport de Cochin. Epuisé par ces heures de vol où, mal assis, on ne sait ni dormir, ni lire, je me suis plongé comme halluciné dans la cinémathèque (video) d' Emirates Airlines. Je ne garde aucun souvenir des six ou sept films que j'ai vus, hormis de "Snowden » et de « Lion ». Deux films aux antipodes l’un de l’autre, que rien ne rapprochait si ce n’est que je me promettais depuis des mois de les voir. Bouleversé par le petit garçon qui s’endort dans un train en gare d’un petit village du nord de l’Inde et dont il ne s’échappe que 1600 kilomètres plus loin dans une mégalopole. Sidéré par le filet informatique que la NSA lance sur le monde et que dénonce Edward Snowden et, à travers lui, le réalisateur Oliver Stone, rencontré au parlement européen quelques semaines avant ce voyage …

J’ai commencé à prendre des photos le premier soir dans les ruelles de la vieille ville. J’entre dans un bureau du Parti communiste du Kerala. Au mur, des posters du Che. Assis à une table, trois hommes m’accueillent en souriant et en joignant les mains. Nous bavardons de la présence au gouvernement du Parti depuis 1951 ! Est-ce que l’utopie ici a été mise en place ? Dans cet état prospère  de 33 millions d’habitants ? Je ne suis pas assez informé pour savoir si les coalitions gouvernementales indiennes étaient particulièrement appropriées pour accueillir Marx et ne pas en faire les sanglantes caricatures chinoises, soviétiques, cubaines…

Le lendemain 18 avril, je vais visiter le lavoir auquel le linge des hôtels de la ville est confié.
Images contrastées parmi lesquelles , le soir, je sélectionne les cinq photographies que je partage ici, en recopiant cette citation de Rummer Godden (« Le Fleuve » a inspré le film de Jean Renoir dans les années cinquante)


" Une fois que vous aurez senti la poussière de l'Inde, vous ne vous en libèrerez jamais "

Jean Jauniaux, Munnar, le 18 avril 2017.



"La ville profite, au début du xve siècle, du déclin de Cranganore et se constitue en petit royaume. Après l'arrivée de Vasco de Gama sur la côte de Malabar, les rajas de Cochin autorisent les Portugais à installer un comptoir. En 1544, saint François Xavier y installe une mission2. La période portugaise est difficile pour les juifs installés dans la région depuis très longtemps et dans la ville depuis la catastrophe de la Cranganore. Les Hollandais arrivent dans le Malabar en 1595 et prennent le contrôle de la ville en 1663, lui apportant une nouvelle période de prospérité. Les Britanniques s'en emparent en 1795, les Pays-Bas la cèderont définitivement au Royaume-Uni par le traité britannico-hollandais de 1814 en échange de l'île de Banca." (Wikipedia)

Aéroport de Dubaï. © Jean Jauniaux

"En hiver, le port de Cochin est inabordable, et il ne peut en sortir aucun vaisseau, parce que les vents y soufflent avec une telle impétuosité, que les bâtiments ne peuvent pas tenir à la mer." ("Histoire naturelle", BUFFON)


Le siège du PC à Cochin. © Jean Jauniaux


Cochin. Devant l'église catholique Saint François. © Jean Jauniaux
Cochin. Près du marché. © Jean Jauniaux
Cochin. Le lavoir. ©Jean Jauniaux


Cochin. Le lavoir. © Jean Jauniaux