Toutes les occasions sont bonnes pour se replonger dans "le" livre par excellence: "L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche"
La Pléiade nous offre une de ces occasions à ne pas manquer: le roman de Cervantès reparaît dans la traduction ( "une version mise à jour" ) de Claude
Allaigre, Michel Moner et Jean Canavaggio, ce dernier signant la préface.
La précédente édition dans la Pléiade datait de 1949 et était présentée et annotée par Jean Casson. La traduction en avait été assurée par Jean Casson, César Oudin et François Rosset.
Nous rencontrerons en novembre Jean Canavaggio et évoquerons, entre autres, ces nouvelles lectures auxquelles nous invitent les nouvelles traduction du livre le plus lu au monde (après la Bible ? Avant..? peu importe...)
Jean Canavaggio, dans un avertissement au lecteur de cette "version mise à jour", s'explique sur la démarche qu'il a entreprise: "Notre propos n'a pas varié: d'une part, respecter la spécificité d'un texte qui, au fil des siècles, a acquis une patine dont on ne saurait le dépouiller si l'on veut préserver (...) ce regard particulier qu'exige du lecteur actuel toute oeuvre du passé; en même temps se garder aussi bien d'une transposition archaïque (...) que d'une version dans le goût d'aujourd'hui, soumise aux caprices de la mode et condamnée de ce fait à un prompt oubli. Un tel équilibre n'est pas aisé à trouver; c'est pourtant sur lui que s'est fondé notre choix d'un rajeunissement discret."
Ce que nous avons lu déjà, nous "lecteur oisif" (ainsi que nous désigne Cervantès au début de son prologue), nous a convaincu et de la nécessité de ce rajeunissement et de sa réussite/ L'équilibre semble avoir été trouvé!
A titre d'exemple voici la même phrase dans sa version de 1949:
"Il faut donc savoir que le temps que notre susdit gentilhomme était oisif (qui était la plupart de l'année); il s'adonnait à lire des livres de chevalerie avec tant d'affection et de goût qu'il oublia quasi entièrement l'exercice de la chasse..."
et dans celle de l'édition de 2015 :
"Or il faut savoir que notre gentilhomme, dans les moments où il était oisif - c'est à dire le plus clair de l'année - s'adonnait à lire des livres de chevalerie, avec tant de goût et de plaisir qu'il en oublia presque entièrement l'exercice de la chasse..."