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mercredi 22 février 2017

TANGO Corinne Hoex et Martine Souren

 (Dans le cadre des activités de PEN Club Belgique, nous publions des articles consacrés à l'actualité littéraire des écrivains membres du centre belge francophone de PEN International. Edmond Morrel avait rencontré la plupart d'entre eux à l'occasion d'interviews radio qui sont renseignées en fin de rubrique et qui sont toujours accessibles à l'écoute et au podcast sur www.espace-livres.be 

(Jean Jauniaux, Président de PEN Club Belgique )


Tango

Poèmes de Corinne Hoex et gravures de Martine Souren

Esperluète Editions





On sait de Corinne Hoex combien son oeuvre explore, sans trêve, le roman familial et la poésie de la sensualité. Au fil des livres, elle tisse des liens entre la forme poétique et la fiction romanesque comme l'a montré son dernier recueil de nouvelles, mêlant fantasmes érotiques et humour détaché, lors de rencontres fort divertissantes entre la narratrice et différents corps de métier (maître nageur, curé, archevêque...)

Cela nous avait valu de savoureux "Valets de nuit" confiés aux Impressions Nouvelles, livre à propos duquel nous avions rencontré l'auteure en compagnie d'Edmond Morrel.
Avec "Tango", Hoex retrouve à la fois la forme brève et musicale de la poésie dans laquelle elle revêt, comme dans une robe, une "éphémère de la nuit" qui "danse sans étreindre". Elle tente de se rebeller à la fois contre la robe, elle "voudrait un vêtement qui lui tienne au corps", comme on réclamerait une identité à soi. Mais la musique (et l'envahissement des gravures fascinantes de Martine Souren) interdit cette libération de l'hypnose musicale. Elle voudrait une robe qui soit à l'aune de l'envoûtement de la musique, qui "(la) tienne au corps/ comme un tanguer/comme un torero/un conquistador/et pas cette robe/ aux rubans fugaces/aux franges incertaines"

Quant à Martine Souren, elle nous donne dans ce "Tango" une danse fragmentaire qu'elle déroule de page en page, comme autant de variations d'une musique muette, dont la gravité envahit le lecteur-spectateur. Il faut entrer dans ce livre, si court, en trois temps: le texte, la gravure et... la musique. Cette dernière vous gagne petit à petit: le bandonéon, profond, lent, intense de ses noires noires va débusquer au sein de l'invisible orchestre, la sonorité allègre des cordes, "aux rubans fugaces/aux franges incertaines". L'artiste s'inquiète de ne pas atteindre le "miracle, la grâce, le juste contrepoint". Qu'elle sache qu'ici ce miracle s'accomplit.

En lisant, en regardant ce livre court, on aurait envie de savoir comment le texte et la gravure se sont imbriquées l'une l'autre, l'une contre l'autre, l'une dans l'autre. C'est là sans doute que réside la magie de ce livre: faire de ces entrelacements de l'image et des mots, une énigme que l'on n'aimerait pas dévoiler. C'est une liberté belle que nous laissent à la fois Corinne Hoex et Martine Souren de nous abandonner à notre rêverie, un peu comme l'"éphémère" de la nuit qui finit par s'abandonner à l'envoûtement du ...tango que l'on entend, entre les interstices des mots, dans la confrontation du graphisme et de la graphie. Le poème s'achève ("car il faut danser/cette plainte sombre/telle une femme entière") et déjà, venu d'une mémoire lointaine, un "bandonéon/pousse sa plainte sombre", et nous envahit à nouveau.

Ce court livre pourrait être la carte de visite de la maison d'édition L'Esperluète, dont le signe  alphabétique le plus sensuel qui soit, le langoureux sinusoïdal  &, évoque à la fois une danse et un dénouement, un lien et un espace, un temps et un infini, cet infini  auquel il ressemble, comme s'il en provenait, comme s'il en était une déclinaison graphique.

Jean Jauniaux, Bruxelles le 21 février 2017

Sur le site de l'éditeur:


Tango
Corinne Hoex poème • Martine Souren gravures (eaux fortes) 
8 € • 10,5 x 20 cm • 20 pages • isbn 9782359840711 • 2016 • collection Cahiers

Une femme danse le tango, dans l’attente et la tension. Elle préférerait une robe qui lui tienne au corps loin des rubans et des falbalas. On devine qu’elle aimerait également un danseur à sa hauteur !
Par ce poème tout en suggestion, Corinne Hoex révèle le rythme et l’impulsion de la danse, mais aussi ceux de l’écriture. Les mots y trouvent leur mouvement propre, une forme d’autonomie dans la répétition qui chante la sensualité du tango.
Les gravures de Martine Souren rencontrent à merveille ces mots-là. Cette série d’eaux-fortes créée au contact de danseurs de tango nous parle tout autant de la femme que de ses robes, de la sensualité du trait et des gestes qui se déploient.
La rencontre entre ces deux univers ne pouvait mieux se faire.

Actualité : Exposition de gravures de Martine Souren à la Boutique/Atelier/Galerie Brock'n'Roll à La Louvière, du 19 janvier au 4 mai 2017. Plus d'infos ici.




jeudi 15 septembre 2016

Hommage: Soirée littéraire Huguette de Broqueville le 19 septembre 2016

Hommage de PEN Belgique
à Huguette de Broqueville
(1937-2015) 


Figure incontournable de la vie littéraire et culturelle belge, Huguette de Broqueville  a présidé Pen Belgique pendant de nombreuses années. On serait tenté de dire qu’elle assumé cette responsabilité jusqu’à son dernier souffle, tant elle y avait trouvé un défi à la mesure de son engagement contre l’injustice, l’autoritarisme aveugle et surtout contre les privations de ce droit essentiel à ses yeux : la liberté d’expression. Parmi les dossiers qu’elle défendait au sein de Pen, celui qui avait sa priorité a toujours été le Comité des Ecrivains prisonniers. A chacune des séances littéraires qu’elle animait, elle ne manquait jamais d’inviter le public à envoyer des courriers à ces écrivains incarcérés dans ces pays où écrire signifie se mettre en danger.

            Diplômée en linguistique (U.C.L.), elle participait à l’administration de différentes associations dont le Centre International de Documentation Marguerite Yourcenar (Cidmy). On ne s’en étonnera pas : elle avait de nombreux points communs avec l’auteure des « Mémoires d’Hadrien », avec qui elle avait eu l’occasion de correspondre. Membre fondateur de l'Espace Louis Dubrau, (du nom - pseudonyme de Louise Janson-Scheidt -  de la romancière, poète et nouvelliste, prix Victor-Rossel en 1964 ). Huguette de Broqueville ne cesse de se démultiplier : elle organise des colloques ou y participe (« L’illusion », « La jalousie », « L’androgyne » pour ne citer que quelques thématiques), le dernier en date étant celui qu’elle consacra aux « Ecrits de guerre, 1914-1918) partageant ainsi  l’émouvante investigation qu’elle effectua à la mémoire de Lydia della Faille de Leverghem, dont elle fit publier « Le journal de la jeune Lydia 1913-1914 » qu’elle préfaça et commenta (Editions Michel de Maule, 2014) .
            Elle était bien sûr écrivain. Publiant essais, romans (dont un iconoclaste « Tentation », publié d’abord en roumain, puis en français chez le fidèle Michel de Maule), et des nouvelles, un genre qu’elle affectionnait particulièrement. Sans doute, le récit court était-il à la mesure de cette femme attentive, aux aguets de ce qui fait le monde, curieuse de ce qui pouvait nourrir sa vigilance et ses engagements. Le personnage de la Bécasse, inventé pour la revue « Marginales » l’incarnait idéalement : reporter sans peur ni préjugés, la Bécasse a parcouru le Monde, sur les traces de son auteure dont elle témoignait plus souvent des insurrections téméraires que des admirations faciles.
            Le 10 novembre 2015, Huguette de Broqueville nous léguait sa capacité d’indignation.

            Jean Jauniaux

Président de Pen Belgique

dimanche 20 décembre 2015

FAMILY: exploration inattendue de la famille par la photographe Anne-Catherine Chevalier

"FAMILY"

Photographies de Anne-Catherine Chevalier
Editions aparté

A écouter sur espace-livres:




Pendant trois ans, souvent le dimanche, Anne-Catherine Chevalier est allée poser son objectif devant différentes familles et les a photographiées. En leur demandant de "prendre la pose", la photographe se place dans la tradition des anciennes photos de famille que l’on retrouve dans les albums du début du siècle passé, en noir et blanc, réalisées à une vitesse d’obturation tellement lente qu’elle obligeait le sujet à se figer. Nous étions loin des instantanés que nous faisions en argentique, plus loin encore des millions de clichés argentiques qui nous captent en toutes circonstances. Aux familles qu’elle photographie et qu’elle a réunis dans cet album surprenant, Chevalier a demandé de ne pas adopter le sourire traditionnel et convenu, de ne pas articuler le "cheeeeezz" que l’on sollicite pendant les réunions de famille. Elle obtient ainsi que les masques tombent, que dans le regard qui nous fixe sans vouloir séduire, dans le visage qui se fige sans fard, une vérité grave s’installe. Bien sûr, chacun de nous qui ouvre ce livre projettera sur ces photos, pour peu qu’il prenne le temps de vraiment les regarder, des sentiments, des émotions, une histoire qui n’auront été ni ressentis ni vécus par ces hommes, ces femmes, ces enfants qui nous fixent. Chaque individualité, captée par l’objectif, cesse d’être une personne en particulier, mais nous raconte un fragment d’universel. A tel visage j’attribuais de la tristesse, à tel autre de la joie. Peu importe que cette tristesse et cette joie aient été ressenties par les sujets au moment de la prise de vue : l’image, dans la démarche que s’impose Chevalier, est autant un portrait qu’un reflet. 

dimanche 11 octobre 2015

"Le testament du Kosovo" , le journal de guerre du philosophe Daniel Salvatore Schiffer

Les Editions du Rocher publient le dernier ouvrage en date du philosophe Daniel Salvatore Schiffer. Nous connaissons ce dernier par les ouvrages qu'il a consacrés ces dernières années au Dandysme. Nous l'avions rencontré à l'occasion de la publication de la plupart des ouvrages qu'il a consacré à ce mouvement.
On se souviendra de ses "beaux-livres" comme "Le Dandysme" paru chez François Bourin ou son "Oscar Wilde" paru à La Martinière. Les biographies comme celles qu'il consacre dans la collection Folio-Biographies à "Lord Byron" ou celle consacrée à Oscar Wilde sont devenues des références incontournables.

Aujourd'hui, il nous revient avec un "Journal de guerre: Le testament du Kosovo", celui qu'il a tenu du 24 mars au 10 juin 1999 dans l'ex-Yougoslavie, en particulier au Kosovo qui à l'époque appartenait encore à la Serbie.
Nous n'avons pas encore eu l'occasion d'interviewer le philosophe à propos de cet ouvrage qui s'inscrit dans la continuité du "Requiem pour l'Europe" (L'Age d'homme", 1993) , de son "Journal de la Honte. Réflexions sur la question yougoslave" (Editions De Luyne, 1994) et de "Les ruines de l'intelligence. Les intellectuels et la guerre en ex-Yougoslavie" (Wern, 1996).

Ecoutez sur espace-livres l'interview de Daniel Salvatore Schiffer, enregistrée le 12 novembre 2015 à Bruxelles

vendredi 9 octobre 2015

Et les Belges? Rencontre avec Bernard Tirtiaux

La librairie Libris Agora de Louvain La Neuve m'a invité à animer une rencontre avec l'écrivain Bernard Tirtiaux à l'occasion de la parution de son dernier roman: "Noël en décembre". Je vous y donne rendez-vous le 13 octobre à 17h30. 

dimanche 4 octobre 2015

Charles Dantzig: Le grand roman de l’amour au temps de la haine

A raison le dernier roman de Charles Dantzig se trouve dans les listes des Prix littéraires. même si ceux-ci escamotent parfois les centaines d'autres romans publiés à chacune des rentrées, on ne peut que se réjouir de cette mise en lumière d'un livre et d'un auteur que nous avions rencontré déjà à plusieurs reprises sur www.espace-livres.be . une occasion de le ré-écouter ? Pourquoi s'en priver: il est aussi un excellent "client" pour les intervieweurs radio et a l'art d'enchanter les auditeurs... (Le 8/10/2015)


"Histoire de l'amour et de la haine" de Charles Dantzig

Erudit, fin lettré, auteur d’encyclopédies et de romans, d’essais et de poèmes, animateurs d’émission de radio (France Culture) , éditeur (Grasset), Charles Dantzig est un interlocuteur savoureux, volubile dont réaliser l’interview constitue toujours une heureuse jubilation. Nous l’avons rencontré à Bruxelles à l’occasion de la publication de son dernier roman en date dont la quatrième de couverture dit, avec justesse, qu’il s’agit du "grand roman de l’amour au temps de la haine". Situé en France, entre les premières manifestations contre le "mariage pour tous" et l’adoption de la loi, le roman est une sorte de "manuel", dont les chapitres se répartissent en 23 parties, alternant fiction et commentaires. C’est stylé, vif et s’inscrit dans la ligne de ce romancier du contemporain dont un des combats est de lutter contre le populisme en littérature et de lui préférer l’esthétique. Ce livre est, en quelque sorte, un exemple à l’appui de cette thèse que Dantzig défend aussi dans sa revue littéraire "Le Courage".
Edmond Morrel , Bruxelles, fin août 2015

jeudi 1 octobre 2015

"Noctuelles" obtient le GOPRIX 2015



« Noctuelles » de Jacques Calonne, éditions L’Age d’Homme,  a décroché ce 20 septembre le Groprix du livre lors de la 4e édition du Festival international du film grolandais de Toulouse (Fifigrot) axé très pataphysiquement sur l’humour corrosif à l’assaut de tous les tabous. 

Nous avions interviewé Jacques Calonne  à la sortie de ce livre ainsi que Sylvie Van Hiel Broodthaers qui avait orchestré la réalisation de ce livre dont voici ce que nous écrivions alors:

"J’ai redécouvert l’oeuvre de Jacques Calonne lorsque Frédéric Baal a attiré mon attention sur la publication d’un livre intitulé "Noctuelles" paru à l’Age d’Homme. Je comprends mieux aujourd’hui l’enthousiasme de Baal lorsqu’il m’a écrit un premier courriel pour m’annoncer la sortie du livre ; je comprends aujourd’hui l’acharnement de Sylvie Van Hiel Broodthaers à réunir les textes de Calonne, à assembler l’iconographie qui orne le livre, à réaliser les facsimilés de manuscrits aussi inattendus que la "liste de tous les accords possibles" ou "liste d’objets trouvés dans les poubelles". Il ne manque finalement que la possibilité d’écouter des échantillons de musique et de chansons (Calonne est aussi compositeur !) pour que le portrait réunisse tous les fragments d’oeuvres de ce diable d’homme auquel rendent hommage, entre autres, Jacqueline Aubenas, Noël Godin, Paul Méfano (auquel Calonne après l’enregistrement de l’interview regrettera de ne pas avoir fait allusion et à qui j’ai promis de bien mentionner le nom dans cette présentation..), Edouard Baer (son ami qui a trouvé à son propos cette si belle formule : "C’est un personnage de fiction dans la réalité" ), Jean-Pierre Verheggen, Eugène Savitzkaya, Plastic Bertrand, et bien sûr Pierre Alechinsky... (Ils sont plus de 50 à avoir apporté le témoignage : leurs noms figurent ci-dessous)" (lire la suite sur espace-livres )

A vos agendas: 

« Noctuelles » fera à nouveau l’objet d’une conférence le mardi 27 octobre à 18h30 à la Bibliothèque des Riches Claires de BruxellesElle sera donnée par Marie Godet autour du thème : « L’objet dans l’art contemporain ». Entrée libre.

lundi 28 septembre 2015

"Don Quichotte" ré-édité dans La Pléiade: une version mise à jour

Toutes les occasions sont bonnes pour se replonger dans "le" livre par excellence: "L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche" 


La Pléiade nous offre une de ces occasions à ne pas manquer: le roman de Cervantès reparaît dans la traduction  ( "une version mise à jour" ) de Claude Allaigre, Michel Moner et  Jean Canavaggio, ce dernier signant la préface. 

La précédente édition dans la Pléiade datait de 1949 et était présentée et annotée par Jean Casson. La traduction en avait été assurée par Jean Casson, César Oudin et François Rosset.

Nous rencontrerons en novembre Jean Canavaggio et évoquerons, entre autres, ces nouvelles lectures auxquelles nous invitent les nouvelles traduction du livre le plus lu au monde (après la Bible ? Avant..? peu importe...)

Jean Canavaggio, dans un avertissement au lecteur de cette "version mise à jour", s'explique sur la démarche qu'il a entreprise: "Notre propos n'a pas varié: d'une part, respecter la spécificité d'un texte qui, au fil des siècles, a acquis une patine dont on ne saurait le dépouiller si l'on veut préserver (...) ce regard particulier qu'exige du lecteur actuel toute oeuvre du passé; en même temps se garder aussi bien d'une transposition archaïque (...) que d'une version dans le goût d'aujourd'hui, soumise aux caprices de la mode et condamnée de ce fait à un prompt oubli. Un tel équilibre n'est pas aisé à trouver; c'est pourtant  sur lui que s'est fondé notre choix d'un rajeunissement discret."

Ce que nous avons lu déjà, nous "lecteur oisif" (ainsi que nous désigne Cervantès au début de son prologue), nous a convaincu et de la nécessité de ce rajeunissement et de sa réussite/ L'équilibre semble avoir été trouvé!

A titre d'exemple voici la même phrase dans sa version de 1949:

"Il faut donc savoir  que le temps que notre susdit gentilhomme était oisif (qui était la plupart de l'année); il s'adonnait à lire des livres de chevalerie avec tant d'affection et de goût qu'il oublia quasi entièrement l'exercice de la chasse..."

et dans celle de l'édition de 2015 :
"Or il faut savoir que notre gentilhomme, dans les moments où il était oisif - c'est à dire le plus clair de l'année - s'adonnait à lire des livres de chevalerie, avec tant de goût et de plaisir qu'il en oublia presque entièrement l'exercice de la chasse..."


dimanche 23 août 2015



"La petite femelle" 
de Pierre Jaenada 

Nous avions rencontré Philippe Jaenada à l'occasion de la sortie de son précédent roman, "Sulak" qui nous avait à la fois ému et enchanté. La manière qu'a Jaenada d'explorer les archives de l'histoire pour tenter d'y dénicher la vérité complexe du destin de personnages comme Sulak, ou ici, Pauline Dubuisson, constitue une remarquable démonstration d'une des fonctions du romanesque: tenter de comprendre sans juger. 

Voilà pour l'émotion. 

L'enchantement naît du style si original de Jaenada. Entrelaçant la démarche de l'écrivain, sa vie personnelle, ses observations ironiques sur lui-même et sa manière d'écrire à l'histoire dont il dénoue l'écheveau, Jaenada détourne le lecteur de l'attendrissement et aiguise son intransigeance face aux faits que le romancier dévoile petit à petit. Du grand art. Une manière pour dire toute la vérité et rien que la vérité...ce qui a, à l'évidence manqué au procès de Pauline Dubuisson.

Nous rencontrerons Philippe Jaenada pour un interview qui sera mise en ligne bien sûr sur le site de la webradio www.espace-livres.be où se trouve toujours la rencontre que nous avions enregistrée à propos de "Sulak" . 

Il nous avait dit à l'époque quelle était, selon lui, la fonction de la littérature...

Edmond Morrel, près de Malo-Les-Bains,  23 août 2015

Pour les références du livre et autres liens, voyez ci-dessous...

samedi 25 juillet 2015

Ritournelle de la faim




La marmotte d'Edmond

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure."

Petit rappel ... 
J'ai eu la chance d’adopter, dès son plus jeune âge, une marmotte à qui j'ai appris le bonheur de se plonger dans les romans sans en grignoter les pages, de s’arrêter sur certaines phrases qui ouvrent à la rêverie sans que l’on sache par quel miracle. La musique, la lumière, la poésie qui émanent de ces phrases laissent la marmotte en arrêt, comme tétanisée par la beauté de ce qu’elle vient de lire. Il me suffit alors d’enlever doucement le livre de dessous la patte de l’animal et d’essayer de retrouver la phrase en question avant que ma protégée ne se réveille et n’aille farfouiller dans un autre volume de la bibliothèque.Voici quelques unes de ces phrases, distribuées dans le grand désordre de leur découverte pour le seul plaisir de les partager et, qui sait ? , de vous donner l’envie de lire le livre en entier…

Ritournelle de la faim
de J.M.G. Le Clézio




Un interview de JMG Le Clézio figure parmi les rencontres d’Edmond Morrel sur espace-livres. Pour l’écouter il suffit de cliquer sur ce lien.

Peter May et la trilogie écossaise

Au terme de la lecture ininterrompue des trois volumes de la trilogie écossaise, je suis parti à la recherche des coordonnées de Peter May que je voulais ajouter aux entretiens littéraires d'espace-livres . 
Il était en Australie ou aux Usa, je ne sais plus. En tournée mondiale pour la promotion de son dernier roman. Nous sommes convenus de faire l'interview par email et mp3. Je lui envoie mes questions par mail, il enregistre ses réponses en mp3, fichier qu'il m'envoie pour que je puisse le mettre en ligne sur espace-livres . Le prochain roman de Peter May est attendu pour l'automne 2015 en français au Rouergue... 
Quelle meilleure occasion de se plonger dans l'écoute de cette rencontre...