"Voici un chef d'oeuvre des lettres belges" , s'exclame Jacques De Decker avec qui j'avais rendez-vous hier midi dans un restaurant près du palais des Académies. Il dépose sur la table "Le rire de Caïn" dont il signe la préface enthousiaste. Il ouvre le livre et m'en lit quelques fragments dignes des articles passionnément érudits qu'il signait J.D.D. A l'époque de la parution du livre, en 1980, "Le rire de Caïn" n'avait pas fait l'objet d'une chronique de celui qui reconnaît aujourd'hui "(...) je ne l'avais tout simplement pas lu...et personne ne s'est trouvé (depuis lors) pour me rendre attentif à cette déplorable lacune".
C'est chose réparée aujourd'hui, non seulement avec cette préface dont la quatrième de couverture met en exergue la synthèse : "Un roman magnifique, à la fois complexe et captivant, visionnaire et palpitant (au sens où il touche le coeur) qui par une sorte de grâce magistrale, arrive à mener de front une fresque historique, une tragédie familiale et le récit d'une invitation à la condition humaine..." . C'est lacune réparée aussi avec une série de manifestations autour de ce qui est à proprement parler une résurrection d'un ouvrage tombé dans l'oubli depuis quarante ans (il avait été publié en 1980 à la Table ronde). En effet, La maison du livre de Saint-Gilles (Bruxelles) organise une exposition, des lectures, une rencontre pour célébrer l'événement comme il se doit.
Le lecteur de LIVRaisons trouvera ci-dessous le lien vers le site et le programme de la rencontre organisée à la Maison du livre du 7 novembre au 13 décembre 2019. Mettons en exergue d'ores et déjà la rencontre qui réunira le 19 novembre à 19h José Louis Bocquet (petit-fils du romancier), Jacques De Decker et Jean-Baptiste Baronian ainsi que le scénariste François Rivière.
Gageons que cette rencontre ne passera pas inaperçue, de même que ce roman qui "comble un vide abyssal non encore répertorié par les historiens des lettres qui prétendent cadastrer le territoire: une oeuvre qui rend compte de ce qu'endura le royaume de Léopold III sous l'occupation nazie."
Sur ce dernier extrait de sa préface, je quitte Jacques De Decker et la Porte de Namur, je me précipite chez moi pour me plonger, toutes affaires cessantes, dans la lecture du roman qui me tiendra en haleine jusqu'aux petites heures de la nuit, fasciné par "ce grandiose roman initiatique, où l'on suit à la faveur, si l'on peut dire, d'un cadre historique particulièrement tourmenté l'accès à la maturité d'un personnage digne des plus grandes figures romanesques."
Jean Jauniaux
Une plaquette exclusive !
À l’occasion de l’exposition et des rencontres, la Maison du Livre propose, avec le concours de la Maison de la Poésie d’Amay, de l’asbl Indication et de la Collection Air Libre chez Dupuis, deux nouvelles inédites de José-André Lacour, accompagnées d’une notice biographique richement illustrée et d’une introduction de Jacques De Decker, avec un dessin original de Catel en couverture.
Prix de vente : 7 €
En vente uniquement au sein de l’exposition.
En vente uniquement au sein de l’exposition.
À dix-huit ans, Teddy fait la connaissance de son frère Rocky enlevé par le père dès sa plus tendre enfance. Soudés et repoussés par cette complicité sanguine, les deux garçons ne sauront jamais, dans le face à face, qu'ils vont s'étreindre ou se tuer, car entre eux il y a les femmes, Carole, lebonbon rose, Rebecca, la juive suppliciée et surtout Netta, la mère, qui préfère le cadet perdu et retrouvé, le blond Rocky au sourire cruel. Teddy le mal-aimé, le maladroit arrivera-t-il jamais devant cet ange du mal qu'est son frère, surgi d'une brisure de l'enfance, à déposer les armes?
1939. Tandis que d’un continent à l’autre les nations se préparent une nouvelle fois à la guerre, quelque part du côté de Namur, le rire de Caïn éclate au sein d’une famille où les passions se consument jusqu’au bout. C’est l’histoire de la famille van Dyke, de l’ère insouciante des jazz-bands à la sombre saison des bruits de canon. Netta préférerait distribuer la même affection à ses fils Teddy et Rocky, mais c’est impossible. Vingt ans plus tôt, son mari l’a abandonnée en enlevant Rocky, le cadet, sur qui se concentre tout son amour. Teddy a-t-il d’autre choix que de supprimer jusqu’au souvenir de son frère pour reconquérir sa mère?
Sur le site de la Maison du livre:
L’exposition est visible du 7 novembre au 13 décembre le mardi de 14h à 17h, du mercredi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 10h à 13h.
Soirée de vernissage
• Jeudi 7 novembre de 18h30 à 21h
Introduction par Jacques DE DECKER, Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Lectures d’extraits par Anne LACOUR, fille de José-André Lacour.
Témoignage de France CAMBIER, romaniste et auteure d’un mémoire sur l’œuvre de José-André Lacour.
Quelle place pour José-André Lacour dans la littérature belge ?
• Mardi 19 novembre à 19h
Il est admis que la Nouvelle Vague au cinéma a renvoyé nombre de réalisateurs dans un purgatoire dont beaucoup ne sont pas encore revenus. De même, le Nouveau roman a éclipsé toute une génération d’auteurs, dont le tort rédhibitoire était sans doute l’ambition, devenue désuète, de raconter des histoires.
José-André Lacour fût de ces littérateurs inlassables, modestes et touche-à-tout. Serait-il le symbole de toute une littérature belge engloutie ?
Rencontre avec : José-Louis BOCQUET, écrivain, scénariste, éditeur et petit-fils de José-André Lacour ; Jacques DE DECKER, Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique ; Jean-Baptiste BARONIAN, romancier, essayiste, critique et éditeur, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et François RIVIÈRE, journaliste, écrivain et éditeur.
Animation : Laurence BOUDART, directrice des Archives et Musée de la Littérature.
Entrée libre
• Jeudi 7 novembre de 18h30 à 21h
Lectures d’extraits par Anne LACOUR, fille de José-André Lacour.
Témoignage de France CAMBIER, romaniste et auteure d’un mémoire sur l’œuvre de José-André Lacour.
• Mardi 19 novembre à 19h
José-André Lacour fût de ces littérateurs inlassables, modestes et touche-à-tout. Serait-il le symbole de toute une littérature belge engloutie ?