Sortie le 20 août en librairie.
Présentation video par Sandrine Willems
Nous poursuivons cette série en annonçant la sortie prochaine (20 août 2020) du nouveau roman de Sandrine Willems, « Consoler Schubert » qui paraîtra à la fin de l’été. Nous vous proposerons bientôt une interview de la romancière que nous avions rencontrée déjà, à la parution de précédents romans dont « Eros en son absence » (paru en 2009).
L’occasion d’aller dans la sonothèque d’Edmond Morrel, y écouter cet entretien qu’accompagnait le texte de présentation ci-dessous… en attendant de découvrir "Consoler Schubert" (sortie le 20 août)
Jean
Jauniaux, le 19 juin 2020.
Sonothèque des interviews…
"Eros en son absence" , l'interview de Sandrine Willems et la recension d'Edmond Morrel (2009)
Pour écouter l'interview sur soundcloud cliquer ICI |
La poésie comme une redécouverte infinie ? Il y a des livres qui sont des bibliothèques…on a envie en les lisant de partir à la découverte, à l’infini, d’autres livres auxquels ils font référence…Ici, on a envie d’entrer en musique, en poésie mais aussi dans une certaine forme de spiritualité qui unit les deux. Une élévation spirituelle que la fusion des corps atteint dans l’amour physique. On pourrait encadrer ce roman des deux vers de Verlaine, celui qui ouvre et celui qui ferme le poème « L’art poétique » : « de la musique avant toute chose… »… et "tout le reste est littérature" N’est-ce pas la quête éperdue de l’écrivain:la musique… ?
Ne sachant si cette question devait trouver une réponse, j’ai demandé à sandrine WILLEMS de lire "L’Art poétique" et d’ajouter ainsi à la poésie la musique de la voix.
Edmond MORREL(2009)
Dans ce roman très contemporain, Sandrine Willems propose une variation fascinante sur le thème éternel de la passion érotique et ses rapports avec les énigmes de l’art et de l’expérience mystique. Séduite par une cantate de Bach entendue par hasard dans une église, la narratrice se met à la recherche du violoniste dont le jeu l’a bouleversée. C’est pourtant par les mots – ceux d’Internet ou des conversations téléphoniques, ceux, surtout, de la littérature – que la séduction va s’opérer, avec l’homme d’abord, puis avec une femme, avant que l’héroïne, disciple de Sade, en revienne au premier. Dans un langage très direct, parfois très cru, mais toujours très musical et juste, ce roman arrive à dire l’indicible des rythmes et des pulsions du sexe.
« Tenter de dire l’émotion érotique, ses crues et ses tarissements, c’est tenter de dire l’indicible. Or cet indicible-là, pour moi, se lie inextricablement à deux autres champs où les mots manquent : la mystique et la musique. Dans la première, une extase et une transformation des sens voisines de l’expérience érotique ; dans la seconde, une fluidité et un accord des rythmes si proches de l’harmonie des corps.Aussi ai-je essayé ici de pousser à bout de tels parallèles, en incarnant les métaphores pour que le verbe se fasse chair. En disciple de Sade, la narratrice découvre que rien n’a sur elle tant d’effet que les mots. Passant d’un homme à une femme avant de revenir au premier, elle traverse une initiation à un Kama Sutra verlainien, qui en appelle à “de la musique avant toute chose”, sans rien en elle “qui pèse ou qui pose”. Par là se rejoint l’esthétique des musiciens baroques, où la nuance a plus de puissance que la force, et où l’ornement devient l’essentiel.Un livre, donc, visant à transcrire une cantate de Bach en caresses. »
Sandrine Willems