Pour cette bonne nouvelle, nous avons été explorer le sommaire du numéro 234 de Marginales, dont le titre scande la question « La Belgique, stop ou
encore ? ». Dans son éditorial, Jacques De Decker évoque la fonction de l'écrivain dans l'entreprise de débroussailler la complexité du monde. Il rend aussi hommage au fondateur de la revue, Albert Ayguesparse, évoqué par le biais d'une évocation de sa veuve, Rachel, décédée en cette dernière année du siècle. Voici un extrait de l'éditorial dont l'intégralité se trouve bien sûr sur le site de la revue.
Parmi les auteurs/trices ayant contribué à ce numéro, figuraient Gérard Adam, Luc Dellisse, Jean-Baptiste Baronian, Michel Torrekens, Claire Lejeune...
Vers le numéro |
Editorial de Jacques De Decker
(…) les écrivains, ces plaques sensibles,
pressentent ce qui pourrait nous survenir si nous ne prenons pas garde. Un état
composite, à l’heure de la communication à outrance, semble plus difficile à
gérer que jamais. Ce qui semble indiquer que cette communication pléthorique
manque son objectif principal : aider les hommes à vivre en bonne intelligence.
Et oblige à se demander si elle est un facteur de paix et de sérénité, ou au
contraire un incitant à la violence et à la négation de l’autre.
Marginales, depuis sa création, est une
plate-forme de réflexion créatrice. Rachel Ayguesparse, la veuve de notre
fondateur, avait apprécié que nous voulions poursuivre dans cette ligne. Elle
ne pourra malheureusement pas lire ce numéro, puisqu’elle est allé rejoindre
Albert Ayguesparse dans le silence, mais certainement pas dans l’oubli. C’est pourquoi
nous lui dédions ce numéro spécial à propos duquel son avis nous manquera.
Rien jamais ne guérira la blessure et la
merveille de vivre
Toujours le sang battant dans les artères
dévide son dû
D’épouvante et de faiblesse autant que
d’élévation
Entendez-vous marcher dans la nuit ces grandes
caravanes
Sous les lunes couvertes et blasphémées de
l’oubli
Un froissis dans les linges Ils vous regardent
Du fond des ossuaires Du fond des crématoires
ils vous regardent
Et des Molochs flambent toujours dans cette
nuit sans fond