Hors de moi"
Texte de Daniel Simon dit par Christine Mordant
Si dans le prolongement de “Mons 2015", vos pas vous conduisent dans le Museum des sciences naturelles, votre regard se portera sur le squelette conservé du plus grand des Montois, Julius Koch, “le géant Constantin”, 258 cm.
Si vous vous y trouvez entre le 16 au 23 septembre 2016, vous y entendrez la voix de Daniel Simon, répercutée par celle de Christine Mordant, disant, jouant, clamant cette "Parole" dont le titre est "Hors de Moi".
Je n'aurai pas l'occasion de voir le récital mais Daniel Simon m'a donné l'occasion de lire le texte (qui sera publié aux Editions TRAVERSE, dans la collection Carambole) et d'ainsi m'imprégner de cette force que ce poète réussit toujours à insuffler à toutes les révoltes qu'il nourrit, les simagrées qu'il déteste, le tout-venant qu'il abhorre, le théâtre qu'il encense, la radio dont il a la voix. Il nous promis un enregistrement de la première de ce spectacle, dont je me réjouis de partager avec vous quelques extraits sonores pour vous convaincre d'aller y voir (écouter) de plus près.
La genèse de ce texte est celle d'une rencontre, d'un triangle vertueux entre le squelette d'un "monstre forain" comme on appelait ces pauvres êtres exhibés au regard contre quelques sous, un écrivain-poète et une comédienne. Christine, Julius et Daniel, ils devaient se relier d'une manière ou d'une autre ces trois-là!
Daniel Simon: "Lorsque Christine Mordant m’a parlé tout simplement d’un projet qui lui tenait à coeur, l’aventure de vie de Julius Koch, ce “grand homme”, pour lequel elle me demandait d’écrire “La femme du grand homme”, j’ai dit oui, évidemment..."
Christine Mordant: "A Mons, au Muséum des Sciences naturelles, le sept novembre deux mille quatorze, pour la première fois, je rencontre un grand homme, un homme grand, Julius Koch.
Chamboulement.
A Nouvelles, au cimetière, le dix-huit octobre deux mille quinze, un singulier cortège funèbre accompagne l’ef gie de Julius à l’endroit fatal de son incinération. Moi, improbable mariée, prise dans un drôle de jeu, je ne dis mot.
Il aura fallu presqu’une année de plus pour qu’en n, par l’entremise de mon ami Daniel, j’extirpe “Hors de moi” les mots du chamboulement.
Julius Koch: ...
Christine Mordant: "A Mons, là où tout a commencé, en septembre 2016, je vous les dirai à vous, spectateurs, ces mots destinés à Julius puisque Julius n’est plus... Quoique..."
Julius Koch: ...
Il restera silencieux l'immense squelette témoin de ce que peut inspirer au poète humaniste ce bonheur de pacotille et "d’écrire la parole de cette femme qui se retrouve un jour devant cette question, grand, grande, petit, petite, qui suis-je ?"
Cette femme qui s'exclame au détour d'un vers, "grand homme va-t’en plie-toi ramasse tes frusques de bonheur".
Je n'ai pas vu le spectacle, ni entendu la voix hors d'elle, hors du texte, mais le lisant, comme de toute poésie, j'ai construit une imagerie hantée par ces mots de la femme du grand homme, et puis cette image qui nous renvoie à notre humaine énigme, d'un homme montré monstre à ces spectateurs miroirs qui se pressaient sous un chapiteau et s'exclamaient l'angoisse de se découvrir pires monstres que celui-là...
Poésie-métaphore: faut-il y voir notre besoin pressant de juger, de jauger, de préjuger ce qui nous inquiète chez nos frères humains, la (prétendue) menaçante (prétendue) différence?
Edmond Morrel, Bruxelles le 15 septembre 2016,
pendant qu'à Mons vont bon train les répétitions afin que ce texte vous sont idéalement donné.
A Nouvelles, au cimetière, le dix-huit octobre deux mille quinze, un singulier cortège funèbre accompagne l’ef gie de Julius à l’endroit fatal de son incinération. Moi, improbable mariée, prise dans un drôle de jeu, je ne dis mot.
Il aura fallu presqu’une année de plus pour qu’en n, par l’entremise de mon ami Daniel, j’extirpe “Hors de moi” les mots du chamboulement.
Julius Koch: ...
Christine Mordant: "A Mons, là où tout a commencé, en septembre 2016, je vous les dirai à vous, spectateurs, ces mots destinés à Julius puisque Julius n’est plus... Quoique..."
Julius Koch: ...
Il restera silencieux l'immense squelette témoin de ce que peut inspirer au poète humaniste ce bonheur de pacotille et "d’écrire la parole de cette femme qui se retrouve un jour devant cette question, grand, grande, petit, petite, qui suis-je ?"
Cette femme qui s'exclame au détour d'un vers, "grand homme va-t’en plie-toi ramasse tes frusques de bonheur".
Je n'ai pas vu le spectacle, ni entendu la voix hors d'elle, hors du texte, mais le lisant, comme de toute poésie, j'ai construit une imagerie hantée par ces mots de la femme du grand homme, et puis cette image qui nous renvoie à notre humaine énigme, d'un homme montré monstre à ces spectateurs miroirs qui se pressaient sous un chapiteau et s'exclamaient l'angoisse de se découvrir pires monstres que celui-là...
Poésie-métaphore: faut-il y voir notre besoin pressant de juger, de jauger, de préjuger ce qui nous inquiète chez nos frères humains, la (prétendue) menaçante (prétendue) différence?
Edmond Morrel, Bruxelles le 15 septembre 2016,
pendant qu'à Mons vont bon train les répétitions afin que ce texte vous sont idéalement donné.