vendredi 30 octobre 2015

"Feathers" les impressions du Brésil d'Isabelle de Borchgrave

"Feathers -Impressions du Brésil" : la nouvelle exposition d’Isabelle de Borchgrave ouvre ses portes le 29 octobre 2015.

L'exposition est à présent ouverte: nous avions interviewé Isabelle de Borchgrave quelques jours avant le vernissage. Un entretien au cours duquel l'artiste nous raconte son étonnant parcours de styliste du papier...à écouter sur espace-livres.

Sur le site d’Isabelle de Borchgrave commence déjà le voyage dans un univers irremplaçable, dont l’exposition "Feathers - Impressions du Brésil" donne à voir à la fois la variété de l’inspiration de l’artiste, mais aussi le renouvellement permanent de l’invention, de la fantaisie, de l’architecture plastique d’une oeuvre qui ne cesse d’irradier. Le catalogue de cette nouvelle exposition qui s’ouvre le 29 octobre prochain décrit la démarche de la plasticienne : "Grâce à son matériau de prédilection qu’est le papier, elle nous dévoile ici tout son art du trompe l’oeil et de la couleur. Plumes, plissés et peintures envahissent la galerie, entourés des nouvelles créations en bronze qui donnent une touche de contemporanéité au monde merveilleusement traditionnel des parures brésiliennes. " Mais ne manquez pas de lire la préface signée Jean-Claude Simoën, celui-là même qui a créé la collection mythique des "Dictionnaires amoureux". La curiosité vous conduira peut-être à aller picorer dans le "Dictionnaire amoureux de la Belgique" de Jean-Baptiste Baronian, et vous ne serez pas surpris d’y trouver une entrée "de Borchgrave". Y a-t-il consécration plus méritée que celle-ci ?
Nous sommes allé à la rencontre de l’artiste dans son atelier, qui est aussi sa résidence et la galerie où elle expose "Feathers".
L’occasion de réaliser sous sa conduite intarissable la visite de son atelier et auparavant d’écouter le parcours de l’artiste qui a débuté à la Tour de Bébelle...

Edmond Morrel, dans la Galerie d’Isabelle de Borchgrave à Bruxelles, octobre 2015

"J'habite un pays fantôme" une pièce de Kenan Gorgün mise en scène par Daniel Simon



C'est à partir de trois de ses récents livres que le romancier et réalisateur Kenan Gorgün a composé la pièce "J'habite un pays fantôme" , mise en scène par Daniel Simon.
Nous avions rencontré l'écrivain belgo-turc à la sortie du premier volet de ce qui deviendra une trilogie: "Anatolia Rhapsody" (Editions Vents d'Ailleurs). 
Nous sommes allés au théâtre "Le Public", à Bruxelles,  voir la pièce qui sera, à nouveau jouée en janvier à Liège.

De Kenan Gorgün nous savons qu'il est écrivain (sa première nouvelle publiée l'a été dans la revue littéraire MARGINALES  qui exerçait là avec on ne peut plus de justesse sa vocation de découvrir et de valoriser de nouveaux talents), qu'il est scénariste (primé) de cinéma et réalisateur. Avec "J'habite un pays fantôme", nous découvrons deux nouvelles  facettes de cet auteur protéiforme: comédien et dramaturge. 

Cette pièce, mise en scène par l'écrivain Daniel Simon (dont on doit une nouvelle fois déplorer le peu d'intérêt et d'attention que son oeuvre d'écrivain et son travail d'éditeur rencontrent parmi les critiques et observateurs de la vie littéraire) met en scène trois personnages. Le premier est le double de Gorgün (et joué avec une maturité étonnante dans le jeu de comédien)   jeune homme turc, écrivain en devenir, s'essayant à créer un univers, persuadé que l'écriture lui donnera les clés de compréhension du destin qu'il veut se donner et lui permettra de sortir du carcan de la tradition familiale - celle de sa famille d'origine ancrée au village d'Anatolie dont elle est issue depuis des générations. Le deuxième est le personnage qui naît de ses premières tentatives romanesques, mais en même temps le  miroir  de ce que l'écrivain voudrait devenir interprété par le comédien Othmane Moumen,. Ce dernier, grâce à un un  jeu subtil, nuancé et toujours juste, fait apparaître les doutes qui entourent le projet de son créateur, les difficultés qu'il y a à sortir de la feuille de papier et des mots pour s'arracher à son destin, prendre la route, aller à la ville d'abord, puis plus loin, à l'étranger, chercher un pays d'accueil pour y vivre, pour y écrire, pour y épanouir son identité et la libérer de la pression des traditions de la Communauté, du village et de la famille. Celle-ci est incarnée par le troisième personnage, un mannequin représentant le père, le Pater Familial devrions-nous dire, présence muette et oppressante dont il faut bien se détacher pour vivre, mais qui reste toujours, immobile et silencieuse comme le subconscient, dans un retrait obscur de la scène et de la vie, de la réalité et du rêve.

Gorgün assume avec émotion le risque d'une certaine fragilité. Après tout, il joue doublement sur scène: à la fois sa vie et son texte. En cela, Daniel Simon a fait des miracles de dramaturgie. Le lieu scénique (au Public la pièce se joue dans la petite salle, au sous-sol) est nu hormis côté Jardin, une table à repasser et, côté Cour, une table, une chaise et une machine à écrire. Chaque lieu est investi d'une fonction symbolique - le village d'un côté, le rêve de l'autre - . Le père, assis sur un tabouret haut, comme un arbitre des destins, veille sur la ligne de partage entre les deux mondes, cette ligne de fracture qu'alternativement l'un et l'autre des protagonistes essaient de franchir. Le travail irremplaçable sur la lumière,  la musique, le chant (Gorgün, dans un moment particulièrement émouvant de la pièce, psalmodie un chant populaire dont l'écho n'a pas de sitôt cessé de nous envoûter) contribuent à faire de cette pièce une réussite tout à fait originale, née de la qualité du jeu, et, à n'en pas douter, de la complicité entre l'écrivain et le moteur en scène.

Si vous n'avez pas eu l'occasion de voir cette pièce à Bruxelles, prenez date pour les représentations qui auront lieu à Liège en janvier 2016. 


Edmond Morrel, au Théâtre Le Public, le 30 octobre 2015



Nous avions interviewé alors Kenan Gorgün: cet entretien est bien sûr toujours accessible sur la webradio www.espace-livres.be  .

Voici ce que nous écrivions à propos du livre:

"Ce récit hors normes apporte un regard d’écrivain sur l’immigration turque en Belgique dont on commémore le cinquantième anniversaire. Appartenant à la deuxième génération, Gorgün aborde - pour la première fois dans son oeuvre de cinéaste et d’écrivain - un vécu qu’il nous restitue dans toute sa vérité et sa complexité. En filigrane, le portrait émouvant et sensible de son père et de sa famille emprisonnés dans la nostalgie et l’"exil immobile". On dit parfois que seule l’écriture littéraire dévoile vraiment la part de l’indicible : Gorgün en fait une bouleversante démonstration."
Edmond Morrel



samedi 17 octobre 2015

Rencontre avec Stéphanie Bénéteau : nouvelle directrice du Festival Interculturel du Conte du Québec

Rencontre avec Stéphanie Bénéteau 
la nouvelle directrice du 
Festival Interculturel du Conte du Québec





Stéphanie Bénéteau a accepté il y a un an et demi de succéder - à la demande de ce dernier - à Marc Laberge, fondateur et directeur d’un des plus prestigieux festivals internationaux du conte. Au lendemain de la "Grande Nuit du conte" qui inaugure depuis 1997 cette manifestation, le public était unanime : la relève est bel et bien assurée. Nous suivrons ce Festival et, au fil des jours, mettrons en ligne des rencontres avec ces conteurs venus de l’espace francophone. Innovation de cette nouvelle édition : le conte anglophone est revenu au sein du Festival avec des conteurs aussi prestigieux que Dan Yashinsky, Ron Evans, Brian Katz et Marta Singh entre autres. Nous ne manquerons pas d’aller à leur rencontre. Mais, pour démarrer cette série, nous vous proposons d’écouter la nouvelle directrice du Festival, à l’énergie aussi inaltérable que son enthousiasme est communicatif. Attention : vous allez entrer dans une planète hors du temps et de l’espace, celle du conte.


Edmond Morrel à Montréal, le 17 octobre 2015

vendredi 16 octobre 2015

Montréal: le 13 ème Festival Interculturel du Conte du Québec

La treizième édition du FICQ, créé en 1993 par le conteur-voyageur-photographe Marc Laberge, s'ouvre demain 16 octobre 2015 à Montréal. 
Ce sera pour espace-livres.be l'occasion de retrouver, venus de toute la francophonie, des conteuses et conteurs dont les interviews se trouvent sur le site de la webradio dans la rubrique "Extraits de Contes".


Bien sûr, nous irons à l'écoute et à la rencontre de ceux qui ont été programmés cette année par la nouvelle directrice, conteuse elle aussi, passionnée elle aussi: Stéphanie Bénéteau. Nous l'avions rencontrée en 2013. Elle nous disait, dans cette séquence video, ce que représente le conte pour elle: "Ce n'est pas moi qui choisit le conte, c'est lui qui me choisit" .

Le programme complet de la treizième édition se trouve sur le site et la page facebook du Festival.

Bien sûr nous profiterons de celui-ci pour aller à la rencontre de cet univers trop souvent assimilé à l'enfance, alors qu'il s'adresse à nous, adultes, il parle de nous, de mémoire et de futur, de tolérance et de sauvegarde de ces valeurs qui constituent l'humanisme et la citoyenneté.

Marc Laberge nous en parlait dans un interview réalisé par Julien Jauniaux, à Bruxelles, en 2013. 

Pourquoi ne pas regarder cette courte séquence vidéo?


Edmond Morrel, à Montréal, 15 octobre 2015.

dimanche 11 octobre 2015

Pourquoi écrire de la littérature? Comment? La réponse du Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa , reçu Docteur Honoris Causa de l'Université de Salamanque

Le site de l'Université de Salamanque  publie l'intégralité du discours prononcé par le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa , reçu Docteur Honoris Causa. C'est passionnant et ô combien d'actualité!



Un extrait:


"Lo que he aprendido escribiendo ficciones desde que era un adolescente es que en verdad nunca elijo los temas; los temas me eligen a mí: escribo sobre ciertas cosas porque me han ocurrido ciertas experiencias. Es la parte más misteriosa y hasta algo inquietante de la creación literaria. Uno conoce cientos y miles de personas en la vida y, sin embargo, hay algunas que dejan una impresión indeleble en la memoria. Uno protagoniza o es testigo de cientos de miles de sucesos a lo largo de su vida, pero hay algunos que perduran en la memoria con una fuerza que no decae sino que se mantiene, y a veces se acrecienta con el paso del tiempo. Hay ciertos episodios que nos refieren o que se leen y dejan esa marca en la memoria; luego, con el paso del tiempo, esas imágenes se van convirtiendo de una manera inconsciente, no deliberada, en el origen de un fantaseo. De pronto me doy cuenta de que llevo mucho tiempo fantaseando en torno a algún recuerdo y que he construido ya de alguna manera distraída, casi inconsciente, como un embrión de historia, a veces ni siquiera un embrión de historia sino una situación, un personaje, un clima en torno a ese recuerdo que por razones siempre oscuras para mí, se ha convertido en un estímulo de creación."

Le journal "Le Monde" en publie de larges extraits en traduction française. Une citation:

"Pourquoi écrit-on de la littérature ?
J’ai maintes fois réfléchi à l’origine de cette vocation. Qu’est-ce qui peut conduire une femme ou un homme à vouer sa vie à créer des réalités et des mondes avec un outil aussi fuyant et évanescent que les mots ? Pourquoi consacrer tant d’efforts et de temps à forger ces illusions puisque nous vivons dans un monde tellement riche, tellement vaste et divers qu’aucun de nous, même en vivant des aventures extraordinaires, ne peut vraiment en faire le tour ?

Si nous nous appliquons à créer des univers de fiction qui rivalisent avec la réalité véritable, c’est, semble-t-il, parce que le monde réel, d’une certaine façon, ne nous suffit pas, incapable qu’il est de satisfaire nos appétits et nos rêves.

"Le testament du Kosovo" , le journal de guerre du philosophe Daniel Salvatore Schiffer

Les Editions du Rocher publient le dernier ouvrage en date du philosophe Daniel Salvatore Schiffer. Nous connaissons ce dernier par les ouvrages qu'il a consacrés ces dernières années au Dandysme. Nous l'avions rencontré à l'occasion de la publication de la plupart des ouvrages qu'il a consacré à ce mouvement.
On se souviendra de ses "beaux-livres" comme "Le Dandysme" paru chez François Bourin ou son "Oscar Wilde" paru à La Martinière. Les biographies comme celles qu'il consacre dans la collection Folio-Biographies à "Lord Byron" ou celle consacrée à Oscar Wilde sont devenues des références incontournables.

Aujourd'hui, il nous revient avec un "Journal de guerre: Le testament du Kosovo", celui qu'il a tenu du 24 mars au 10 juin 1999 dans l'ex-Yougoslavie, en particulier au Kosovo qui à l'époque appartenait encore à la Serbie.
Nous n'avons pas encore eu l'occasion d'interviewer le philosophe à propos de cet ouvrage qui s'inscrit dans la continuité du "Requiem pour l'Europe" (L'Age d'homme", 1993) , de son "Journal de la Honte. Réflexions sur la question yougoslave" (Editions De Luyne, 1994) et de "Les ruines de l'intelligence. Les intellectuels et la guerre en ex-Yougoslavie" (Wern, 1996).

Ecoutez sur espace-livres l'interview de Daniel Salvatore Schiffer, enregistrée le 12 novembre 2015 à Bruxelles

vendredi 9 octobre 2015

Et les Belges? Rencontre avec Bernard Tirtiaux

La librairie Libris Agora de Louvain La Neuve m'a invité à animer une rencontre avec l'écrivain Bernard Tirtiaux à l'occasion de la parution de son dernier roman: "Noël en décembre". Je vous y donne rendez-vous le 13 octobre à 17h30. 

jeudi 8 octobre 2015

Et les Belges ? Thierry Horguelin et ses tics "Alphabétiques"

N'hésitez pas, une fois entré dans la librairie, à dépasser les piles de livres dits "de la rentrée", puis de ceux "dont tout le monde parle" et penchez-vous sur les "Alphabétiques" de Thierry Horguelin que vous trouverez discrètement disposé, un peu à l'écart, comme si la discrétion était une vertu que le livre partage avec son auteur...


"Alphabétiques" de Thierry Horguelin

Voici un ouvrage des plus roboratifs et stimulants ! Sous le titre "Alphabétiques", le lecteur découvre un abécédaire oulipien confectionné par l’orfèvre Horguelin qui s’est lancé le défi de composer 26 tautogrammes. "Késaco ?" vous exclamerez-vous à juste titre, ignorant comme moi ou prétendant avoir oublié la signification de ce mot aussi rare que ce qu’il désigne : un texte dont chaque mot commence par la même lettre de l’alphabet. Horguelin n’y est pas allé de main morte : il a décliné un tautogramme à 26 reprises, racontant avec en initiale chaque lettre de l’alphabet, une histoire identique : une tentative de séduction lamentablement réduite à l’échec. Cette entrepris nous vaut un feu d’artifice brillant et drôle à lire, mais aussi à voir : non seulement la mise en image de Mathieu Labaye s’aligne avec fantaisie sur les dérives littéraires de notre Oulipien, mais encore, avec la complicité épatante des éditeurs ("L’herbe qui tremble"), chaque historiette est composée dans une typographie différente ! 
Un régal !
Edmond Morrel


Lettre ouverte de Henri Roanne Rosenblatt en hommage à Chantal Akerman





Henri Roanne-Rosenblatt a été critique de cinéma, journaliste à la radio belge francophone, conseiller pour les programmes européens de soutien à l'audiovisuel (Programme MEDIA). Aujourd'hui, il se consacre à l'écriture.
Son dernier roman raconte, avec l’humour qui sert de refuge à la mémoire tragique, le destin d’un enfant caché (« Le cinéma de Saul Birnbaum », Editions Genèse) . Ce roman est en voie d’adaptation au cinéma.

Au cours de sa carrière, il a rencontré à plusieurs reprises Chantal Akerman. Il a envoyé à ses amis une lettre qui lui rend hommage et témoigne. Je lui ai demandé de pouvoir la publier sur espace-livres. La voici, en partage et en hommage à la cinéaste disparue.


Edmond Morrel, 8 octobre 2015

mercredi 7 octobre 2015

"Entre tradition et modernité" une rencontre à Ittre dans le cadre des "Concerts Intimes" (Septembre 2015)

"Entre tradition et modernité"

Rencontre Nicolas Bacri et Jacques De Decker lors de la première édition des "Concerts Intimes, entre tradition et modernité" le 20 septembre 2015 à Ittre et interview du violoniste  Lorenzo Gatto


Pour évoquer la première édition de ce nouveau festival qui s’est déroulé à Ittre (Belgique) du 18 au 20 septembre 2015, nous avions rencontré, début septembre, le compositeur Nicolas Bacri, un des trois musiciens (avec  Eliane Reyes http://www.eliane-reyes.com et Lorenzo Gatto) qui sont à l’origine de cette initiative. Comme l’indiquait le communiqué annonçant ce Festival, "ils se sont retrouvés à Virginal et invitent leurs amis pour des rencontres musicales intitulées Concerts intimes entre Tradition et Modernité, afin de faire partager aux mélomanes les plus exigeants leur joie de faire de la musique ensemble dans cette belle région des confins du Brabant Wallon ( Ittre, Baudemont, Virginal...).
Nous vous proposons aujourd’hui deux enregistrements réalisés pendant le Festival : un interview de Lorenzo Gattohttp://www.lorenzogattoviolin.com et la captation de la rencontre entre Nicolas Bacri et Jacques De Decker qui clôturait le Festival le 20 septembre dernier.. 
Dans cette interview Lorenzo Gatto  évoque ce qu’a représenté l’organisation de ce Festival, les attentes qu’il en a, ce qu’apporte ce type de manifestation à un artiste et surtout le contact avec un public enthousiaste qu’il espère bien retrouver...si le Festival connaît une deuxième édition.
Quant à Nicolas Bacri il était l’interlocuteur de Jacques De Decker lors d’un échange stimulant entre deux grands intellectuels s’interrogeant sur la place de la musique dans la société. Il y est aussi question du livre de Nicolas Bacri dont la publication est attendue avec une impatience accrue après avoir écouté cet enregistrement réalisé dans le Théâtre de la Valette à Ittre et accompagné de quelques morceaux interprétés par Lorenzo Gatto.
Pour écouter ces enregistrements, rendez-vous sur la webradio espace-livres :  
Edmond Morrel le 7 octobre 2015
© J. Jauniaux
Nicolas Bacri, Jacques De Decker et Lorenzo Gatto sur la scène du Théâtre de La Valette 
le 20 septembre 2015
© J. Jauniaux
Les créateurs du Festival "Concerts Intimes" : Lorenzo Gatto, Eliane Reyes et Nicolas Bacri 



dimanche 4 octobre 2015

Et les Belges? François Weerts: "Le chagrin des cordes"

Et les Belges?

Dans cette chronique "Et les Belges?" (qui aurait pu s'écrire de façon plus exclamative: "Hé! Les Belges!"), nous essayons d'attirer votre attention sur des romans appartenant à cette littérature francophone de Belgique que les Français aiment à nier (il suffit de constater la difficulté qu'ont les livres édités en Belgique à franchir la frontière!) ou à "naturaliser" (dès qu'ils sont publiés à Paris)
La presse francophone belge se prête parfois à ce dénigrement en donnant la part belle aux "stars" hexagonales des rentrées littéraires, celles et ceux dont tout le monde parle déjà, et dont les attachées de presse vantent l'urgence de les interviewer (c'est leur métier! et elles le font avec une redoutable efficacité).
Essayons donc, sous cette interrogation "Et les Belges?" d'attirer l'attention sur l'un ou l'autre de ces romans qui disparaissent avant même d'avoir eu le temps de se faire connaître...
Nous n'oublierons pas de rendre compte aussi de romans venus de Flandre lorsqu'ils seront traduits. Il semble trouver, paradoxalement, plus facilement leur chemin vers les librairies, distributeurs et éditeurs français que les romans francophones du Patit Royaume. Nous en avions eu la démonstration avec les romans de Tom Lanoye par exemple, que nous avions rencontré à la parution de "Esclaves heureux" (Editions La Différence).
Nous ne manquerons pas non plus d'évoquer les ré-éditions d'auteurs belges francophones dans la collection patrimoniale "Espace-Nord" . Enfin, rappelons que sur notre webradio www.espace-livres.be plus de 150 entretiens avec des écrivains et auteurs belges.

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique, nous avons choisi le roman "Le Chagrin des Cordes" de François Weerts, journaliste dont le premier roman avait eu les honneurs d'une édition chez Actes Sud, dans la collection Actes Noirs! "Les Sirènes d'Alexandrie" avait obtenu le Prix Saga (couronnant un premier roman) en 2010. "Le chagrin des cordes" se situe, comme le premier,  en Belgique. Il obéit aux lois du genre qu'il revendique, un thriller construit d'une plume efficace pour tenir le lecteur en haleine jusqu'au dénouement. Les décors sont plantés avec ce qu'il faut d'efficacité pour encadrer le récit et les protagonistes. L'écriture répond aux exigences du genre: dialogues serrés, métaphores parfois risquées mais efficaces. Parfois emporté par une certaine facilité d'écriture - Weerts est journaliste - le romancier , ou son éditeur?, aurait parfois gagné en vigueur s'il avait allégé le phrasé ("Les feuilles vert tendre des saules de l'étang de Boitsfort, encore teintées de jaune, d'un jaune printanier, celui des jonquilles, filtrent les ultimes lueurs du jour."  (P.99) est un exemple de ce qui alourdit par moments le rythme du récit et sa dynamique. C'est peut-être un défaut propre aux deuxièmes romans dont nous savons qu'ils sont les plus difficiles à écrire. Ce qui ne nous empêche pas d'attendre avec impatience le troisième opus...
Edmond Morrel

L'usine Forgibel, dans la banlieue de Bruxelles, est moribonde. Ses ouvriers sont en grève, et l’un des leurs vient de connaître une mort violente sur une machine. L’affaire est classée comme un cambriolage ayant mal tourné, mais Antoine Daillez, journaliste, n’est pas convaincu. Le défunt était son ami Gilles, « Gil » le rockeur, qui avait abandonné la musique et se consacrait corps et âme à l’usine Forgibel, expiant un passé que lui seul connaissait. 
Dans une lettre envoyée à Antoine peu avant sa mort, avec un vinyl de Sticky Fingers des Rolling Stones, Gilles exposait ses soupçons de malversations au sein de l’usine. Les morts s’accumulent autour de Forgibel, les ouvriers crient vengeance pour leurs emplois menacés, et une jeune femme orpheline a soif de sang. La clé de l’affaire se cache-t-elle dans le passé trouble de Gilles, le musicien déchu ?