vendredi 31 janvier 2020

Haydn : 107 symphonies d'ici à 2032...le huitième volume

Un rappel est indispensable pour situer le huitième volume de la série « Haydn 2032 » que propose le label Alpha. Nous avons évoqué il y a quelques mois ce projet, mené par l’éditeur et la Josef Haydn Stiftung de Bâle, d’une nouvelle intégrale des 107 symphonies du compositeur d’ici à 2032, année où l’on célébrera le 300e anniversaire de la naissance de Haydn. Le but est non seulement d’attirer l’attention pendant vingt ans sur les publications, confiées à Giovanni Antonini avec la complicité d’Il Giardino Armonico ou de l’Orchestre de chambre de Bâle, mais aussi, comme le précise la notice de présentation générale de cette collection, de voir Haydn et sa musique comme un kaléidoscope des émotions humaines. Rappelons que cette intégrale n’est pas construite par ordre chronologique ni par numéro d’opus, mais de façon thématique, avec des mises en miroir de symphonies de Haydn et d’œuvres de ses contemporains ou de compositeurs plus proches de nous. Chaque publication porte un titre. Celle qui nous occupe ressemble à une invitation à un « voyage sur la route des Balkans à l’envers », puisqu’elle nous mène d’Eisenstadt à Constantinople en passant par la Moravie, s’appelle La Roxolana et regroupe les symphonies 28, 43 et 63, couplées aux Danses folkloriques roumaines de Bartok et à une sonate anonyme de la fin du XVIIe siècle.
Le CD (Alpha 682) s’ouvre par la Symphonie n° 63 « La Roxolana » qui est en lien avec les activités de Haydn compositeur d’opéras. Il en existe plusieurs étapes de versions, et ce n’est qu’en 1779 que la symphonie obtient sa forme définitive. Elle reprend des éléments d’Il Mondo della luna, qui a rencontré un grand succès deux ans auparavant, mais aussi des morceaux de musique de scène, comme le deuxième mouvement qui renvoie à la traduction d’une comédie du poète Charles-Simon Favart, Soliman second ou Les Trois Sultanes. L’une de celles-ci est Roxolane, une Française au tempérament volontaire, qui finira par emporter les faveurs du sultan, référence étant faite ici à des événements historiques. Laissons aux musicologues les péripéties de reconstruction de versions différentes pour apprécier une musique charmeuse, à l’indéniable souplesse, volubile dans son expressivité et dans son sens théâtral sous-jacent. C’est la Symphonie n° 43, de 1770-1771, sous-titrée « Mercure », que l’on entend ensuite ; elle aurait pu avoir été jouée lors d’un mariage dans la noblesse à la cour d’Estheraza, le « Versailles hongrois ». Les hautbois, les bassons et les cors agrémentent un discours d’un grand dynamisme. La troisième partition de Haydn figurant sur ce CD est la Symphonie n° 28 de 1765, elle aussi liée à une musique de scène, celle d’une pièce intitulée « L’île de la sainte raison », reprise à Eisenstadt un an après sa création à Presbourg, actuelle Bratislava, et qui raconte des péripéties comiques. Le propos est léger et mélange les influences savantes et populaires. Au milieu de ce triptyque haydnien, on peut entendre les Danses populaires roumaines de Bartok, mélodies recueillies par le compositeur en 1910, arrangées pour piano en 1915, puis orchestrées deux ans plus tard ; elles évoquent des racines populaires : dans du bâton, danse du châle, danse de la corne… Bartok, à travers un langage simplifié, fait revivre les traditions et le répertoire de son pays, avec ardeur et rythmes bien menés. 

Cet enregistrement effectué en mai 2018 revêt un attrait tout particulier, non seulement parce que Giovanni Antonini et Il Giardino Armonico traduisent tout le charme et toute la séduction de ces pages souvent subtiles de Haydn, mais aussi grâce à une version des Danses de Bartok d’un irrésistible élan communicatif et d’une parfaite transparence. Un grand moment de bonheur !


    Jean Lacroix

mercredi 29 janvier 2020

"Love me or leave me": la biographie sensible d'Eunice Waymon, alias Nina Simone par Florence Noiville et Mathilde Hirsch.


Deux démarches, deux regards, deux approches, deux sensibilités, deux écritures se rejoignent dans "Love me or leave me" pour emmener le lecteur à la rencontre d'une des personnalités les plus 
attachantes et émouvantes de la musique: Eunice Waymon, mieux connue sous le pseudonyme qu'elle s'est choisie pour pouvoir honorer un contrat dans un bar d'Atlantic City sans faire honte à sa mère. Nina Simone, Love me or leave me est écrit à quatre mains: celles de Florence Noiville et de Mathilde Hirsch. Mère et fille. 

Deux générations de femmes-écrivains. La première, Florence Noiville est critique littéraire, romancière et biographe. Ses articles et grands entretiens dans "Le Monde des Livres", dont elle est responsable de la page littérature étrangère, sont une des plus stimulantes entrées dans la bibliothèque universelle contemporaine ; la seconde, Mathilde Hirsch écrit pour la radio et est réalisatrice de documentaires pour l'INA et Arte. La série , "The lost ones" qu'elle coordonne et réalise pour Arte réunit en de courts métrages d'archives des histoires courtes exceptionnelles, dont le récit fluide nous raconte des destins individuels inscrits, parfois anonymement, dans le sillage de la grande Histoire.

Rendez-vous sur le site d'Arte pour découvrir ces étonnants portraits réalisés par Mathilde Hirsch.  "Des histoires vraies sur des images détournées", comme celles de John Reed, Isabelle Eberhard, Mishima, Léonore Heinze...













Leur biographie de Nina Simone a obtenu le Prix Simone Veil, qui "récompense chaque année un ouvrage retraçant l’œuvre d’une femme d’action, en hommage à Simone Veil." Cette biographie de Nina Simone ne pouvait mieux mériter une telle distinction! Car s'il est  une femme "d'action", mais aussi de combat, de conviction et d'acharnement, c'est bien Nina Simone que les deux autrices nous font connaître presque intimement  tant elles sont à proximité de leur personnage. 
Aujourd'hui, quelques mois après la publication du livre, on peut aussi écouter sur La Première (et en podcast sur Auvio) une série radiophonique réalisée par Jonathan Remy. Quatre épisodes qui nous racontent Love me or leave me. La bande sonore et le livre, une audition et une lecture qui s'entrelacent et donnent envie d'écouter la musique mais aussi les témoins de la vie de cette immense artiste sur les traces desquelles deux femmes sensibles se sont lancées, des Etats-Unis jusqu'en Provence, à la rencontre et à l'écoute des souvenirs que Nina a laissé dans les coeurs de sa fille Lisa, de son frère Samuel, de ses musiciens Paul Robinson et Leopoldo Fleming. Quelques photographies ornent l'ouvrage, dont la plus émouvante est celle du diplôme Honoris Causa que reçoit Nina Simone quelques jours avant de s'éteindre, distinction que lui envoie The Curtis Instutute of Music où aurait rêvé d'être admise la jeune Runice Waymon dont l'ambition jamais aboutie, était de devenir la première grande pianiste classique noire... 
Mais dans les Etats-unis des années cinquante...il y a antinomie entre "musique classique" et "noire" .

Le récit de Noiville et Hirsch est passionnant de bout en bout, par la proximité que les biographes réussissent à restituer avec Nina Simone. L'histoire de cette vie hors normes se nourrit des rencontres comme autant de lumières venues du coeur de Toni Morrison ou d'Angela Davis pour ne citer qu'elles. 
Plongez-vous dans la lecture de ce livre, mais aussi dans l'écoute des quatre documents sonores que propose La Première dans le cadre de l'émission Un jour dans l'Histoire , et enfin dans la musique que jouait Nina Simone ou celle qu'elle aurait rêvé de jouer... 

On se prend nous aussi à rêver d'entendre ces improvisations où elle mêlait le jazz, le blues et Bach...

Jean Jauniaux
Janvier 2020


Lien vers le site de La Première Auvio














Sur le site de l'éditeur Tallandier:

Caroline du Nord, 1936. À 3 ans, Eunice Waymon, petite fille noire infiniment douée, donne son premier concert dans une église. Elle a su jouer du piano avant même de marcher. À 10 ans, elle lutte déjà contre la ségrégation : lors d’un récital, elle refuse de jouer si ses parents ne sont pas assis au premier rang, comme les Blancs. À 18 ans, elle veut devenir la plus grande concertiste classique noire, mais – à cause de la couleur de sa peau ? – son rêve se brise.
Alors elle se rebaptise Nina Simone et, des bars crasseux jusqu’au Carnegie Hall, elle va connaître la gloire. De sa voix puissante, chaude et mystique, elle invente un langage unique, entre jazz, classique, soul et gospel. Amie de James Baldwin, elle chante pour défendre les droits des Noirs aux côtés de Martin Luther King. Mais la vie est violente avec cette écorchée vive : déboires sentimentaux, cupidité de l’industrie du disque, mort de ses frères de combat, difficulté à être une bonne mère… Nina flambe son argent et sombre dans les troubles psychiques.

Des États-Unis jusqu’au Sud de la France, en passant par Londres, l’Afrique et les Pays-Bas, les auteures, mère et fille à la vie, sont parties sur ses traces. Elles nous offrent le portrait inédit d’une artiste magistrale en quête d’absolu et de liberté.

Editions Tallandier

Date de parution : 2 mai 2019
20.9 €
336 pages
Format : 14,5 x 21,5 cm
EAN papier : 9791021029101
EAN numérique : 9791021029125




dimanche 26 janvier 2020

Dans les archives de LIVRaisons... les rencontres d'Edmond Morrel... rencontre avec Pascaline David et Anne Gaelle Dumont

Dans les archives de LIVRaisons... les rencontres d'Edmond Morrel...
En 2014, la création des Editions Diagonale... rencontre avec  Pascaline David et Anne Gaelle Dumont



En 2014, Pascaline David et Anne Gaelle Dumont créaient les Editions Diagonale. Dans les archives d'Edmond Morrel figure l'enregistrement de l'entretien qu'elles lui avaient accordé à l'époque. La prochaine sortie  du roman "L'affaire Magritte" de l'écrivain flamand Toni Coppers et sa présentation par Jean Jauniaux le samedi 8 février prochain, sont une bonne occasion de revenir sur la genèse de ce beau projet éditorial, dont les succès ne cessent de se confirmer...
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Pour écouter cet entretien enregistré il y a 6 ans, cliquer sur Soundcloud 


Le samedi 8 février 2020 à 20h,  Jean Jauniaux présentera
"L'Affaire Magritte" en présence de l'auteur de ce thriller de Toni Coppers... une étrange série de meurtres entraîne le héros du livre, Alex Berger, sur les traces d'un criminel qui signe ses forfaits successifs en y laissant un mystérieux message: "Ceci n'est pas un suicide" ...



Y aurait-il un lieu mieux indiqué pour cette présentation que le mythique café "La fleur en papier doré" au  55, rue des Alexiens 1000 Bruxelles

Le roman "L'affaire Magritte" est traduit du néerlandais par Charles de Trazegnies) 









vendredi 24 janvier 2020

Ce dimanche 26 janvier de 14h à 17h30: Dernière occasion de voir l'exposition "Sabine Corman. La mémoire de l'arbre"

Prolongée de quelques semaines, l'exposition "Sabine Corman. La mémoire de l'arbre" n'offre plus qu'une seule occasion d'être visitée et admirée: le dimanche 26 janvier entre 14h00 et 17h30. Une opportunité aussi de visionner in situ le film spectaculaire et touchant qu'Yvon Lammens (réalisation et images) , Françoise Roberts-Jones (scénario et textes) et Jacques De Decker (lectures) ont consacré à la Maison Lismonde et à l'arbre qui en fait le symbole sans cesse renouvelé, de saison en saison et d'âge en âge. 

Voici les liens utiles vers l'exposition, mais aussi un article consacré à l'amitié qui s'était enracinée entre l'artiste Lismonde et le poète Philippe Roberts-Jones ainsi qu'une interview de ce dernier, au cours de laquelle il évoquait avec émotion  Lismonde, qui fut le premier à s'inspirer du poète pour livrer "l'image visible" du premier recueil de poèmes de Philippe Jones. C'est dire, ou supposer, qu'il y eut entre ces deux sensibilités une fulgurance.   

Philippe Jones l'évoque ainsi dans le livre: En perpétuelle mutation de la densité vers l'envol et réciproquement, refusant l'effet et toute gratuité, Lismond a porté l'art du dessin au sommet d'un art en soi, qui se suffit par l'orchestration du trait et des teintes, lui accordant des vertus monumentales, d'infinis raffinements musicaux, une poésie intense, des souvenirs de son enfance, des êtres qu'il aimait, humains et animaux, conjugué de rêves et d'architectures transposées ou imaginaires.

Jean Jauniaux
Janvier 2020

Pour écouter l'interview (2014) de Philippe Roberts-Jones: cliquer sur le soundcloud 


A l’occasion de l’exposition « SABINE CORMAN. LA MÉMOIRE DE L’ARBRE » (13 octobre 2019 – 19 janvier 2020), la Maison Lismonde propose à ses visiteurs du dimanche après-midi d’assister à la projection d’un court métrage du réalisateur Yvon Lammens : « A L’OMBRE DU CHÊNE » (13 minutes). Il retrace l’intérêt de Lismonde pour la nature et particulièrement pour les arbres, que l’artiste dessina dès sa jeunesse, et qui explique le choix qu’il fit avec son épouse de la maison « Les Roches » et de son parc dominés par un prestigieux chêne rouge d’Amérique. L’élagage nécessaire – sécurité oblige – de cet arbre vénérable est au cœur du film, suscitant un travail de mémoire à travers images d’archives et d’actualité.

A propos du film , "L'ombre du chêne" réalisé par Yvon Lammens, sur un scénario de Françoise Roberts-Jones:

"Tout dans ce film est fluide et beau, et avec combien de justesse et de sensibilité s’entrelacent les sensibilités réunies de la scénariste Françoise Roberts-Jones, - un texte magistralement composé qui va au coeur de l’oeuvre -, du lecteur/narrateur Jacques De Decker  - dont la voix et la lecture portent littéralement le regard du spectateur vers le coeur battant de ce qui doit être ressenti, d’Yvon Lammens enfin, à la réalisation,  - dont la caméra est plus souple et sensible que jamais, se plaçant à l’exact endroit, dans l’exact mouvement et dans l'idéale lumière de chacune des séquences.  
Sa caméra vient fouiller au plus près les palpitations de l’arbre dont le dernier poème de Philippe nous dit, ici aussi, la force symbolique poignante.  
Ah quel moment de grâce que ces images rendues envoûtantes par ton texte!"

(Jean Jauniaux, LIVRaisons)

A propos de Sabine Corman

Née à Verviers en 1961, Sabine Corman a grandi dans la campagne du pays de Herve. De 1981 à 1984, elle fait des études à l’Institut supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège et poursuit sa formation à Paris, entre 1985 et 1988, à l’Ecole nationale des Beaux-Arts (dessin, peinture et fresque). Entretemps, une bourse de la Fondation Darchis lui avait permis de passer trois mois fructueux en Italie .
En 1986, elle épouse le peintre Etienne Tribolet qu’elle avait rencontré à Saint-Luc. Ils passeront deux ans en Val d’Oise où lui se perfectionnera au dur métier de maître verrier. Quelques années après leur retour en Belgique, ils s’installeront dans une ancienne école à Honnay sous les belles crêtes de la Famenne, abritant leurs ateliers et leurs huit enfants.
Sabine mettra, durant une quinzaine d’années, son œuvre en veilleuse pour se consacrer à sa famille. Dès 2006, elle reprend le travail, peintures à l’acrylique, pastels et fusains, approfondissant des thèmes qui lui sont chers, empreints de spiritualité. Le Cantique des Cantiques, par exemple, lui inspire de grands dessins d’arbres cités dans le poème : pommier, cèdre du Liban.
Le regard attentif qu’elle porte à la nature, aux arbres en particulier, se traduit en variations d’un même sujet qui, grâce aux subtilités, aux transparences du fusain, créent une sorte d’écriture à la fois construite et suggérée dans l’espace.
Après diverses expositions individuelles, notamment à Liège, Bruxelles, Orval, Rochefort, Chevetogne ou Valmondois en France, Sabine Corman expose à la Maison Lismonde, entre autres, le souvenir du vénérable chêne rouge d’Amérique qu’elle est venue saisir, en plein hiver, à la veille d’un élagage radical.

Françoise Roberts-Jones


Article paru sur espace-livres en 2014 à l'occasion de la sortie du livre inaugural de la collection "Essais et témoignages" des Editions Le Taillis Pré.



"Philippe Jones inaugure la nouvelle collection "Essais et témoignage" des Editions Le Taillis Pré. Yves Namur, créateur et animateur de cette maison, ne pouvait être mieux inspiré que de solliciter Jones : depuis 65 ans le poète entrelace son écriture aux images qu’elle inspire à autant d’artistes qui sont devenus amis ou complices.
La table des matières est un formidable catalogue dont rêvrait plus d’un galeriste de l’art contemporain. Nous ne citerons pas tous les noms : à chacun d’y aller voir ! Au cours de l’entretien que nous a accordé Jones, quelques artistes ont été évoqués au fil de l’évocation du livre : Jo Delahaut, Lismonde, Roger Dewint, Ania Staritsky, Maurice Pasternak...
Hommage au livre-objet, à l’amitié des artistes, à la poésie et à l’image, ce livre est aussi une autobiographie par allusions, par effleurements. Une façon aussi d’entrer dans l’univers si particulier de celui qui termine ainsi le livre : "Oui, c’est à l’image formulée, verbale ou visible, d’apparaître. Elle est le sang, elle est la vie."
Et dans le cas de Philippe Jones, comme le souligne justement Thierry Horguelin - qui a été le maître d’oeuvre éditorial attentif et attentionné de cet ouvrage - "Philippe Jones mène une double vie de poète et d’historien d’art. Les mots et les images, l’amour des livres et la complicité avec les artistses ont occupé dès sa prime jeunesse une part essentielle de son existence"
Jones nous fait l’amitié de dévoiler ici la double image de sa vie, verbale et visible."

Jean Jauniaux
Sur le site de l’éditeur, 

Philippe Jones mène une double vie, de poète et d’historien d’art. Les mots et les images, l’amour des livres et la complicité avec les artistes ont occupé dès sa prime jeunesse une part essentielle de son existence. Dans ce livre à cheval sur le récit et l’essai, il évoque ses nombreuses collaborations avec des peintres, des graveurs, des dessinateurs et des sculpteurs ; autant de rencontres, au sens fort, qui ont donné naissance à des livres de toute nature : livres illustrés, livres-objets, livres d’artistes, où chaque fois la relation entre le texte et l’illustration fut pensée non dans un lien de subordination de l’image picturale au poème, mais comme un véritable dialogue.
Hommage aux artistes qui ont accompagné l’auteur durant soixante-cinq ans d’écriture poétique, Image verbale, image visible est aussi, et peut-être d’abord, un tribut rendu à l’amitié. C’est enfin l’occasion de mener une réflexion sur les rapports à la fois évidents et mystérieux entre image poétique et image plastique.

Yves Namur