vendredi 24 janvier 2020

Ce dimanche 26 janvier de 14h à 17h30: Dernière occasion de voir l'exposition "Sabine Corman. La mémoire de l'arbre"

Prolongée de quelques semaines, l'exposition "Sabine Corman. La mémoire de l'arbre" n'offre plus qu'une seule occasion d'être visitée et admirée: le dimanche 26 janvier entre 14h00 et 17h30. Une opportunité aussi de visionner in situ le film spectaculaire et touchant qu'Yvon Lammens (réalisation et images) , Françoise Roberts-Jones (scénario et textes) et Jacques De Decker (lectures) ont consacré à la Maison Lismonde et à l'arbre qui en fait le symbole sans cesse renouvelé, de saison en saison et d'âge en âge. 

Voici les liens utiles vers l'exposition, mais aussi un article consacré à l'amitié qui s'était enracinée entre l'artiste Lismonde et le poète Philippe Roberts-Jones ainsi qu'une interview de ce dernier, au cours de laquelle il évoquait avec émotion  Lismonde, qui fut le premier à s'inspirer du poète pour livrer "l'image visible" du premier recueil de poèmes de Philippe Jones. C'est dire, ou supposer, qu'il y eut entre ces deux sensibilités une fulgurance.   

Philippe Jones l'évoque ainsi dans le livre: En perpétuelle mutation de la densité vers l'envol et réciproquement, refusant l'effet et toute gratuité, Lismond a porté l'art du dessin au sommet d'un art en soi, qui se suffit par l'orchestration du trait et des teintes, lui accordant des vertus monumentales, d'infinis raffinements musicaux, une poésie intense, des souvenirs de son enfance, des êtres qu'il aimait, humains et animaux, conjugué de rêves et d'architectures transposées ou imaginaires.

Jean Jauniaux
Janvier 2020

Pour écouter l'interview (2014) de Philippe Roberts-Jones: cliquer sur le soundcloud 


A l’occasion de l’exposition « SABINE CORMAN. LA MÉMOIRE DE L’ARBRE » (13 octobre 2019 – 19 janvier 2020), la Maison Lismonde propose à ses visiteurs du dimanche après-midi d’assister à la projection d’un court métrage du réalisateur Yvon Lammens : « A L’OMBRE DU CHÊNE » (13 minutes). Il retrace l’intérêt de Lismonde pour la nature et particulièrement pour les arbres, que l’artiste dessina dès sa jeunesse, et qui explique le choix qu’il fit avec son épouse de la maison « Les Roches » et de son parc dominés par un prestigieux chêne rouge d’Amérique. L’élagage nécessaire – sécurité oblige – de cet arbre vénérable est au cœur du film, suscitant un travail de mémoire à travers images d’archives et d’actualité.

A propos du film , "L'ombre du chêne" réalisé par Yvon Lammens, sur un scénario de Françoise Roberts-Jones:

"Tout dans ce film est fluide et beau, et avec combien de justesse et de sensibilité s’entrelacent les sensibilités réunies de la scénariste Françoise Roberts-Jones, - un texte magistralement composé qui va au coeur de l’oeuvre -, du lecteur/narrateur Jacques De Decker  - dont la voix et la lecture portent littéralement le regard du spectateur vers le coeur battant de ce qui doit être ressenti, d’Yvon Lammens enfin, à la réalisation,  - dont la caméra est plus souple et sensible que jamais, se plaçant à l’exact endroit, dans l’exact mouvement et dans l'idéale lumière de chacune des séquences.  
Sa caméra vient fouiller au plus près les palpitations de l’arbre dont le dernier poème de Philippe nous dit, ici aussi, la force symbolique poignante.  
Ah quel moment de grâce que ces images rendues envoûtantes par ton texte!"

(Jean Jauniaux, LIVRaisons)

A propos de Sabine Corman

Née à Verviers en 1961, Sabine Corman a grandi dans la campagne du pays de Herve. De 1981 à 1984, elle fait des études à l’Institut supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège et poursuit sa formation à Paris, entre 1985 et 1988, à l’Ecole nationale des Beaux-Arts (dessin, peinture et fresque). Entretemps, une bourse de la Fondation Darchis lui avait permis de passer trois mois fructueux en Italie .
En 1986, elle épouse le peintre Etienne Tribolet qu’elle avait rencontré à Saint-Luc. Ils passeront deux ans en Val d’Oise où lui se perfectionnera au dur métier de maître verrier. Quelques années après leur retour en Belgique, ils s’installeront dans une ancienne école à Honnay sous les belles crêtes de la Famenne, abritant leurs ateliers et leurs huit enfants.
Sabine mettra, durant une quinzaine d’années, son œuvre en veilleuse pour se consacrer à sa famille. Dès 2006, elle reprend le travail, peintures à l’acrylique, pastels et fusains, approfondissant des thèmes qui lui sont chers, empreints de spiritualité. Le Cantique des Cantiques, par exemple, lui inspire de grands dessins d’arbres cités dans le poème : pommier, cèdre du Liban.
Le regard attentif qu’elle porte à la nature, aux arbres en particulier, se traduit en variations d’un même sujet qui, grâce aux subtilités, aux transparences du fusain, créent une sorte d’écriture à la fois construite et suggérée dans l’espace.
Après diverses expositions individuelles, notamment à Liège, Bruxelles, Orval, Rochefort, Chevetogne ou Valmondois en France, Sabine Corman expose à la Maison Lismonde, entre autres, le souvenir du vénérable chêne rouge d’Amérique qu’elle est venue saisir, en plein hiver, à la veille d’un élagage radical.

Françoise Roberts-Jones


Article paru sur espace-livres en 2014 à l'occasion de la sortie du livre inaugural de la collection "Essais et témoignages" des Editions Le Taillis Pré.



"Philippe Jones inaugure la nouvelle collection "Essais et témoignage" des Editions Le Taillis Pré. Yves Namur, créateur et animateur de cette maison, ne pouvait être mieux inspiré que de solliciter Jones : depuis 65 ans le poète entrelace son écriture aux images qu’elle inspire à autant d’artistes qui sont devenus amis ou complices.
La table des matières est un formidable catalogue dont rêvrait plus d’un galeriste de l’art contemporain. Nous ne citerons pas tous les noms : à chacun d’y aller voir ! Au cours de l’entretien que nous a accordé Jones, quelques artistes ont été évoqués au fil de l’évocation du livre : Jo Delahaut, Lismonde, Roger Dewint, Ania Staritsky, Maurice Pasternak...
Hommage au livre-objet, à l’amitié des artistes, à la poésie et à l’image, ce livre est aussi une autobiographie par allusions, par effleurements. Une façon aussi d’entrer dans l’univers si particulier de celui qui termine ainsi le livre : "Oui, c’est à l’image formulée, verbale ou visible, d’apparaître. Elle est le sang, elle est la vie."
Et dans le cas de Philippe Jones, comme le souligne justement Thierry Horguelin - qui a été le maître d’oeuvre éditorial attentif et attentionné de cet ouvrage - "Philippe Jones mène une double vie de poète et d’historien d’art. Les mots et les images, l’amour des livres et la complicité avec les artistses ont occupé dès sa prime jeunesse une part essentielle de son existence"
Jones nous fait l’amitié de dévoiler ici la double image de sa vie, verbale et visible."

Jean Jauniaux
Sur le site de l’éditeur, 

Philippe Jones mène une double vie, de poète et d’historien d’art. Les mots et les images, l’amour des livres et la complicité avec les artistes ont occupé dès sa prime jeunesse une part essentielle de son existence. Dans ce livre à cheval sur le récit et l’essai, il évoque ses nombreuses collaborations avec des peintres, des graveurs, des dessinateurs et des sculpteurs ; autant de rencontres, au sens fort, qui ont donné naissance à des livres de toute nature : livres illustrés, livres-objets, livres d’artistes, où chaque fois la relation entre le texte et l’illustration fut pensée non dans un lien de subordination de l’image picturale au poème, mais comme un véritable dialogue.
Hommage aux artistes qui ont accompagné l’auteur durant soixante-cinq ans d’écriture poétique, Image verbale, image visible est aussi, et peut-être d’abord, un tribut rendu à l’amitié. C’est enfin l’occasion de mener une réflexion sur les rapports à la fois évidents et mystérieux entre image poétique et image plastique.

Yves Namur