"Thomas
Jefferson, vie, liberté et bonheur"
Un portrait amoureux par
André Querton
(Éditions du
Pavillon)
C’est une
amitié bien singulière à laquelle nous convie André Querton, celle qu’il
partage à deux siècles de distance avec Thomas Jefferson auquel il consacre un
"portrait amoureux" aux Éditions du Pavillon.
Oeuvre tout aussi
singulière que cette biographie romancée, qui, à la façon d’un peintre,
tenterait de capter le regard de son modèle. Le biographe finira par le
découvrir , enfin !, dans un tableau représentant celui qui fut, entre autres,
un des rédacteurs de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis et un de ses
présidents. Un tableau de Gilbert Stuart, une esquisse plutôt , concentrée sur
le visage qui "respire la sympathie et une forme de tendresse, le regard
légèrement posé sur le spectateur. Serein. Direct. Proche." Et Querton,
ému, de s’exclamer au bout de ce récit romancé qui se lit d’une traite,
"C’est mon ami. Il me regarde, droit dans les yeux."
A une époque
où le politique est décrié, où le populisme déverse ses incantations sans
qu’aucun garde-fou ne vienne alerter le public, il y a quelque chose de
salutaire à se plonger dans le livre d’André Querton, son écriture
empathique, son amicale fraternité avec Jefferson qui aimait par-dessus tout
les livres et en nourrissait autant sa pensée que son action.
Par moments,
lisant Querton, on songe à Zweig et aux biographies qu’il consacrait à ceux qui
l’élevaient vers davantage de vie, de liberté et de bonheur. Tiens ? N’est-ce
pas là ce que Jefferson indiquait comme objets premiers de la déclaration
d’indépendance des Etats Unis d’Amérique, insistant sur le troisième terme de
ce triptyque politique : le bonheur. Retour ligne automatique
Il semble
que le bonheur ait autant présidé à l’écriture de ce portrait amoureux qu’il ne
nous en est prodigué à sa lecture.
Edmond
Morrel, Bruxelles, le 16 décembre 2016
NB : au
cours de l’interview, j’ai attribué erronément à Steven Spielberg la paternité
du remarquable film "Jefferson à Paris" que réalisa James Ivory.
Nous avions
rencontré André Querton en 2014 à l’occasion de la parution de son premier
roman "La Chambre d’art" (Editions de l’Age d’Homme). Cet entretien est bien sûr toujours en ligne.
Plongez dans
cette biographie surprenante du troisième président des États-Unis !Thomas
Jefferson a rédigé seul, à 33 ans, la Déclaration d’indépendance des États-Unis
d’Amérique. Il a été gouverneur de Virginie, ministre plénipotentiaire à Paris,
secrétaire d’État, vice-président puis président, demeurant dix-huit ans au
sommet du jeune État américain. Grâce à une négociation diplomatique menée avec
un brio visionnaire, il a plus que doublé la superficie des États-Unis. Il en
est l’un des Pères fondateurs.L’Histoire lui a procuré ses plus grandes faveurs
en lui offrant un destin politique et personnel exceptionnel. Il a eu une
longue vie heureuse. Il aimait passionnément les livres et endossait avec le
même plaisir, le même bonheur, la livrée du politicien, du diplomate, du
planteur, du botaniste, de l’homme de sciences, du philosophe, de l’amoureux,
de l’architecte, de l’amateur de vin. Sa maison à Monticello, sa bibliothèque,
sa gloire politique lui ont survécu.Ce portrait amoureux nous fait découvrir la
personnalité étonnante et chaleureuse d’un homme qui a réussi à incarner les
plus beaux idéaux du XVIIIe siècle.
EXTRAIT
Très tôt,
Jefferson est saisi de cette ambition folle : constituer et organiser une
bibliothèque qui recouvre l’ensemble des connaissances ; il lui faut des
livres, il apprend donc à connaître les libraires, aux États-Unis et à Londres
puis à Paris ; il se crée un réseau de marchands à sa dévotion, il recherche
les bibliothèques en déshérence que ceux-ci s’empressent de lui signaler. Ses
amis un peu partout sont mis à contribution, chargés de ses commandes, de
l’envoi des colis. Très tôt, il édicte des principes de classification, de
rangement, donne doctement avant même ses 30 ans des conseils de lecture
générale aux uns et aux autres.
À PROPOS DE
L’AUTEUR
André
Querton, ancien diplomate belge, a travaillé durant sept ans aux États-Unis
entre 1986 et 2002. Il a conçu lors de ces longs séjours une fascination toute
particulière pour le personnage de Thomas Jefferson, envers lequel il a tissé
un lien d’amitié par le biais de la littérature.Il vit aujourd’hui à Bruxelles.
Son premier roman, La chambre d’art, a été publié en 2014 aux éditions L’Âge
d’Homme.