La marmotte d'Edmond
J'ai eu la
chance d’adopter, dès son plus jeune âge, une marmotte à qui j'ai appris le
bonheur de se plonger dans les romans sans en grignoter les pages, de s’arrêter
sur certaines phrases qui ouvrent à la rêverie sans que l’on sache par quel
miracle.
La musique, la lumière, la poésie qui émanent de ces phrases laissent
la marmotte en arrêt, comme tétanisée par la beauté de ce qu’elle vient de
lire. Il me suffit alors d’enlever doucement le livre de dessous la patte
de l’animal et d’essayer de retrouver la phrase en question avant que ma protégée ne se réveille et n’aille farfouiller dans un autre volume de la
bibliothèque.
Voici quelques unes de
ces phrases, distribuées dans le grand désordre de leur découverte pour le seul
plaisir de les partager et, qui sait ? , de vous donner l’envie de lire le
livre en entier…
Edmond Morrel, le 24 juillet 2015 pour www.espace-livres.be
Mann Thomas, « La Montagne Magique »,
Livre de poche, 2007, Traduction Maurice Betz
Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de
Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines
auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage
étrange de la vie des « gens de là-haut » et subissant l'atmosphère envoûtante
du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre,
l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille.
Chef-d'oeuvre de Thomas Mann, l'un des plus
célèbres écrivains allemands du xxe siècle, La Montagne magique est un
roman-miroir où l'on peut déchiffrer tous les grands thèmes de notre époque. Et
c'est en même temps une admirable histoire aux personnages inoubliables que la
lumière de la haute montagne éclaire jusqu'au fond d'eux-mêmes. (quatrième de
couverture)
« Près de
lui, sur la banquette, il y avait un livre broché, intitulé Ocean Steamships, qu’il avait ouvert de
temps à autre au début de son voyage ; mais à présent ce livre gisait là,
abandonné, et le souffle haletant de la locomotive saupoudrait sa couverture de
parcelles de suie. » (p. 8)