vendredi 24 juillet 2015

La marmotte d'Edmond


J'ai eu la chance d’adopter, dès son plus jeune âge, une marmotte à qui j'ai appris le bonheur de se plonger dans les romans sans en grignoter les pages, de s’arrêter sur certaines phrases qui ouvrent à la rêverie sans que l’on sache par quel miracle. 

La musique, la lumière, la poésie qui émanent de ces phrases laissent la marmotte en arrêt, comme tétanisée par la beauté de ce qu’elle vient de lire. Il me suffit alors d’enlever doucement le livre de dessous la patte de l’animal et d’essayer de retrouver la phrase en question avant que ma protégée ne se réveille et n’aille farfouiller dans un autre volume de la bibliothèque.

Voici quelques unes de ces phrases, distribuées dans le grand désordre de leur découverte pour le seul plaisir de les partager et, qui sait ? , de vous donner l’envie de lire le livre en entier…

Edmond Morrel, le 24 juillet 2015 pour www.espace-livres.be 




Mann Thomas, « La Montagne Magique », Livre de poche, 2007, Traduction Maurice Betz

Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des « gens de là-haut » et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille.
Chef-d'oeuvre de Thomas Mann, l'un des plus célèbres écrivains allemands du xxe siècle, La Montagne magique est un roman-miroir où l'on peut déchiffrer tous les grands thèmes de notre époque. Et c'est en même temps une admirable histoire aux personnages inoubliables que la lumière de la haute montagne éclaire jusqu'au fond d'eux-mêmes. (quatrième de couverture)


« Près de lui, sur la banquette, il y avait un livre broché, intitulé Ocean Steamships, qu’il avait ouvert de temps à autre au début de son voyage ; mais à présent ce livre gisait là, abandonné, et le souffle haletant de la locomotive saupoudrait sa couverture de parcelles de suie. » (p. 8)