vendredi 12 juin 2020

Svetlana Aléxéiévitch au micro de Jean Jauniaux

Le 27 juin 2017, Svetlana Alexievich, Prix Nobel de Littérature 2015 était l’invitée d’une rencontre exceptionnelle co-organisée par PEN Club Belgique et le Parlement européen - le Président du PE avait accordé son patronage à cet échange qui se déroula dans un des hémicycles bruxellois de l’assemblée européenne - . A l’instigation des parlementaires Rebecca Harms (Verts) et Sandra Kalniete (Démocrates-Chrétiens), qui recevaient l’écrivain dans le cadre de "hearings" politiques entre l’UE et la Biélorussie, une rencontre publique et littéraire a réuni, dans une salle comble, 500 personnes provenant de 51 pays différents. Svetlana Alexievich a évoqué l’époque soviétique et la Russie d’aujourd’hui. Avec son regard bienveillant et un sourire posé, elle s’est également exprimée sur le sens qu’elle donne à l’écriture. Dans ses "romans de voix", elle creuse un monde vivant, au-delà des nations, dans le but de comprendre l’Histoire. Par les tonalités neuves qu’elle insuffle à ses récits, elle tente de trouver les rouages peu connus de l’âme humaine, même s’il lui faut pour cela approcher la profondeur du mal, ce mal hypnotisant qui nous renvoie à notre humanité et à notre souffrance. « Pourquoi nos souffrances ne se convertissent-elles pas en liberté ? Sont-elles vraiment inutiles ? », s’interroge sans relâche Svetlana Alexievich.

En marge de cette rencontre publique, Svetlana Alexeievitch a bien voulu accorder une interview à PEN Club Belgique, dont elle a accepté de devenir membre honoraire. Au cours de cet entretien, traduit par Aude Merlin (spécialiste de la Russie et professeure à l’Université libre de Bruxelles), elle aborde les différentes facettes de son art, sa méthode de travail, et cette inlassable quête de sens que la littérature lui permet d’explorer.