dimanche 23 août 2015



"La petite femelle" 
de Pierre Jaenada 

Nous avions rencontré Philippe Jaenada à l'occasion de la sortie de son précédent roman, "Sulak" qui nous avait à la fois ému et enchanté. La manière qu'a Jaenada d'explorer les archives de l'histoire pour tenter d'y dénicher la vérité complexe du destin de personnages comme Sulak, ou ici, Pauline Dubuisson, constitue une remarquable démonstration d'une des fonctions du romanesque: tenter de comprendre sans juger. 

Voilà pour l'émotion. 

L'enchantement naît du style si original de Jaenada. Entrelaçant la démarche de l'écrivain, sa vie personnelle, ses observations ironiques sur lui-même et sa manière d'écrire à l'histoire dont il dénoue l'écheveau, Jaenada détourne le lecteur de l'attendrissement et aiguise son intransigeance face aux faits que le romancier dévoile petit à petit. Du grand art. Une manière pour dire toute la vérité et rien que la vérité...ce qui a, à l'évidence manqué au procès de Pauline Dubuisson.

Nous rencontrerons Philippe Jaenada pour un interview qui sera mise en ligne bien sûr sur le site de la webradio www.espace-livres.be où se trouve toujours la rencontre que nous avions enregistrée à propos de "Sulak" . 

Il nous avait dit à l'époque quelle était, selon lui, la fonction de la littérature...

Edmond Morrel, près de Malo-Les-Bains,  23 août 2015

Pour les références du livre et autres liens, voyez ci-dessous...

"Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié.
Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l'équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques."