"Le Mort" de Pascale de Trazegnies
dans la collection "Plumes du Coq" aux editions Weyrich
Décidément la collection "Plumes du Coq" tient ses promesses. En
ajoutant à son catalogue "Le mort" de Pascale de Trazegnies, les
éditeurs (Frédéric Saenen et Christian Libens) démontrent, si besoin en
était, leur volonté de refléter la littérature francophone de Belgique
dans une diversité réjouissante, salutaire et vivifiante. Les livres se
répondent parfois par auteurs interposés. Ainsi Michel Host (dont "Une vraie jeune fille"
avait été publié l’année dernière sous la même enseigne ) signe la
postface du roman de de Trazegnies. Ainsi la plupart des auteurs ont
donné au moins deux titres aux "Plumes du Coq" dont le catalogue compte
plus de trente titres en 2016. Certains publient aussi dans d’autres
collections du même éditeur.
C’est le cas de Christian Libens qui vient
d’y publier (avec Michel Carly) "La Belgique de Simenon"
une exploration érudite, intelligente et illustrée (une iconographie
exceptionnelle !) du terroir belge, encrier dans lequel plongent les
racines de l’oeuvre simenonienne - nous y reviendrons lors d’un prochain
entretien avec les auteurs...tout est question d’agenda !).
Evoquer le livre hypnotique de Pascale de Trazegnies ne peut se faire
sans l’affadir : il faut y entrer, se laisser porter par l’écriture sans
fard de la romancière, qui est aussi musicienne et fait de chaque
phrase une mélopée que l’on serait tenté de lire à haute voix,
lancinante et violente à la fois, portant le lecteur hypnotisé dans
l’exploration des entrelacements d’Eros et Thanatos. Ouvrez le livre,
vous ne le refermerez que sur les derniers mots "A jamais" .
Edmond Morrel, le 18 juin 2016