Hommage de PEN Belgique
à Huguette de Broqueville
(1937-2015)
Figure incontournable de la vie littéraire et culturelle belge,
Huguette de Broqueville a présidé Pen
Belgique pendant de nombreuses années. On serait tenté de dire qu’elle assumé
cette responsabilité jusqu’à son dernier souffle, tant elle y avait trouvé un
défi à la mesure de son engagement contre l’injustice, l’autoritarisme aveugle
et surtout contre les privations de ce droit essentiel à ses yeux : la
liberté d’expression. Parmi les dossiers qu’elle défendait au sein de Pen,
celui qui avait sa priorité a toujours été le Comité des Ecrivains prisonniers.
A chacune des séances littéraires qu’elle animait, elle ne manquait jamais
d’inviter le public à envoyer des courriers à ces écrivains incarcérés dans ces
pays où écrire signifie se mettre en danger.
Diplômée en
linguistique (U.C.L.), elle participait à l’administration de différentes
associations dont le Centre International de Documentation Marguerite Yourcenar
(Cidmy). On ne s’en étonnera pas : elle avait de nombreux points communs
avec l’auteure des « Mémoires d’Hadrien », avec qui elle avait eu
l’occasion de correspondre. Membre fondateur de l'Espace Louis Dubrau, (du nom - pseudonyme de Louise
Janson-Scheidt - de la romancière, poète
et nouvelliste, prix Victor-Rossel en 1964 ). Huguette de Broqueville ne cesse
de se démultiplier : elle organise des colloques ou y participe
(« L’illusion », « La jalousie », « L’androgyne »
pour ne citer que quelques thématiques), le dernier en date étant celui qu’elle
consacra aux « Ecrits de guerre, 1914-1918) partageant ainsi l’émouvante investigation qu’elle effectua à
la mémoire de Lydia della Faille de Leverghem, dont elle fit publier « Le
journal de la jeune Lydia 1913-1914 » qu’elle préfaça et commenta
(Editions Michel de Maule, 2014) .
Elle
était bien sûr écrivain. Publiant essais, romans (dont un iconoclaste
« Tentation », publié d’abord en roumain, puis en français chez le
fidèle Michel de Maule), et des nouvelles, un genre qu’elle affectionnait
particulièrement. Sans doute, le récit court était-il à la mesure de cette
femme attentive, aux aguets de ce qui fait le monde, curieuse de ce qui pouvait
nourrir sa vigilance et ses engagements. Le personnage de la Bécasse, inventé
pour la revue « Marginales » l’incarnait idéalement : reporter
sans peur ni préjugés, la Bécasse a parcouru le Monde, sur les traces de son
auteure dont elle témoignait plus souvent des insurrections téméraires que des
admirations faciles.
Le
10 novembre 2015, Huguette de Broqueville nous léguait sa capacité
d’indignation.
Jean
Jauniaux
Président de Pen Belgique
Hommage à Huguette de
Broqueville
(1937-2015)
Le 19 septembre 2016
A 18heures
Au siège de
l’Association des Ecrivains de Belgique
AEB
Chaussée de Wavre, 150 à 1050 Bruxelles
Rencontre présidée et animée par
l’écrivain et académicien
Jean-Baptiste BARONIAN
Avec :
Elise Bussière, écrivain, Secrétaire Générale de Pen Belgique
Claire Anne Magnès, écrivain, philologue, chroniqueuse, traductrice,
critique
Frédéric Monneyron, philosophe, s’entretiendra avec Jean-Baptiste
Baronian
Anne Richter, nouvelliste, essayiste, anthologiste
Des extraits sonores
d’une rencontre de Huguette de Broqueville avec JB Baronian, enregistrés par
Edmond Morrel seront diffusés pendant la
séance. L’intégrale de cet enregistrement est accessible sur le site de la webradio
www.espace-livres.be