AU TTO
les lundis 16/23/30 avril et 7 et 14 mai
les dimanches 22, 29 avril et 6 et 13 mai...
à 19heures
9 occasions à ne pas manquer de faire relâche
C'est un siège, pas un salon de coiffure!, s'exclame un des personnages du spectacle que l'ASBL ASBL nous donne à voir pendant quelques (trop) rares représentations au Théâtre de la Toison d'Or.
Celui-ci a eu en effet la bonne idée de confier les clés, les soirs de relâche, de sa petite salle à une garnison de policiers dont la mission est de mettre un terme à une interminable prise d'otages. C'était sans doute ainsi que se formulait le point de départ d'un travail hilarant d'écriture collective, réunissant les acteurs d'ASBL: Valentin Dayan, Wilhem De Baerdemaeker, Jenna Hasse,
Nicole Stankiewicz et Adèle Vandroth, qui incarnent suivant d'acrobatiques changements de rôles tour à tour des policiers aux aguets, un coach en team building, une journaliste star plantés devant la porte close d'une maison où se déroule une prise d'otages.
Il s'agit pour les forces de l'ordre de gérer au mieux une situation de crise, en évitant pour eux-mêmes les crises de nerfs, les angoisses, les questionnements du quotidien (aller chercher les enfants à l'école...), le favoritisme, le fayotage, et autres petites brimades qui font le quotidien de l'équipe menée par un.e officier (officière?) déchirée entre le règlement à respecter et les méthodes musclées hors-protocole.
Le public, enchanté, se laisse surprendre par la fantaisie jamais prise en défaut de ce spectacle mené tambour battant, à la manière des meilleurs films du cinéma burlesque, revisités par des scénaristes de séries s'auto-parodiant.
Émilienne Flagothier qui assume à la fois l'écriture et la mise en scène de ce troisième spectacle de la troupe en résidence au TTO, nous donne quelques répliques dignes de Prévert ou Audiart (comme cette invitation à arrêter de se laver les pieds dans ta piscine intérieure qui aurait pu être le sous-titre de "Des hommes et des flics" ), des séquences d'une drôlerie infaillible (comme un ballet- mise en place du "périmètre de sécurité"), une parodie hilarante des génériques de séries policières. On devine que le travail d'écriture collective a particulièrement stimulé les comédiens qui trouvent dans l'échange des répliques et la chorégraphie de leurs déplacements autant de bonheurs de jeu qu'ils donnent au public d'occasions de s'amuser et de rire.
Précipitez-vous entre le 15 avril et le 14 mai 2018, aux jours de relâche du TTO, les dimanches et lundis à 19h dans la petite salle de ce théâtre qui renoue avec l'hospitalité des grandes compagnies en accueillant le collectif issu de l'INSAS, inspiré par les grands moments de la ligue d'impro, et par une haute lignée du café-théâtre.
Il y a aussi de grands moments absurdes dans la prise d'otages à laquelle sont confrontés les protagonistes de "Des hommes et des flics". Ainsi: la méthode imaginée par une policière pour assurer à distance un second métier: hôtesse de l'air à l'aéroport de Genève. Ne serait-ce que pour vous laisser sidérer, comme je l'ai été, par cet ingénieux dédoublement, je ne vous en dirai pas davantage ici, si ce n'est: rendez-vous au TTO les dimanche et lundi soirs à 19H... Rarement le mot "relâche" a trouvé un sens aussi pertinent...
Jean Jauniaux, Bruxelles, le 15 avril 2018, à la sortie de la première de "Des hommes et des flics"
14€ tarif plein / 6€ tarif réduit (étudiants,
artistes, chômeurs)
Réservations au 025100510 ou directement ici.
Pour retrouver l'événement sur facebook...
