"Une semaine avec Henry Miller"
suivi d'une
"Rencontre avec Brenda Venus"
Pascal Vrebos
Genèse Edition
Pour éviter de publier, de bonne foi, une image dont les droits seraient réservés, LIVRaisons n'utilisera plus les couvertures ou photographies d'auteurs pour illustrer la recension des livres. Que les éditeurs et les auteurs veuillent bien nous en excuser.
Quelle formidable inspiration a poussé l'énergique Danielle Nees à ré-éditer "Une semaine avec Henry Miller", le récit jubilatoire de Pascal Vrebos racontant la semaine qu'il passa, en février 1979, en compagnie de l'écrivain mythique Henry Miller! Nous sommes en février 1979. A 27 ans, Pascal Vrebos est déjà l'auteur de plusieurs pièces de théâtre (dont "Polycarpe" qui se jouait à New-York lorsque Vrebos était à Los Angeles en compagnie de Miller). Passionné de littérature et littéralement hypnotisé par l'oeuvre de Miller, il lui envoie une lettre, différente de toutes celles que le Maître reçoit, une lettre qui ne demande rien, "une dizaine de lignes. Je le remerciais simplement pour son oeuvre-vie."
C'est cela qui piqua la curiosité de l'auteur de Tropique du Capricorne". Débuta entre le jeune belge et vieil homme de Pacific Palissades une correspondance suivie et cette rencontre que publie aujourd'hui Genèse Edition. Le récit de cette rencontre historique, est accompagné ici de celui de la visite que Pascal Vrebos rendit, en juin 2017, à la dernière compagne de Miller: Brenda Venus. Ensemble, ils évoqueront les dernières années de l'auteur de Sexus qui avait espéré, jusqu'à la fin de ses jours, être couronné du Prix Nobel de littérature.
Christian Lutz avait édité une première version du livre, accompagné d'un CD dont on peut aujourd'hui ré-écouter le contenu en ligne sur le site de Genèse, et quel contenu! Les entretiens entre Vrebos et Miller, ce dernier parlant parfaitement français, gravés sur le Nagra que Gérard Valet prêta au jeune journaliste-écrivain, qui, pour se payer le voyage de Los Angeles, emprunta 100.000 francs belges, les investit en actions de mines d'or d'Afrique du Sud dont on lui avait promis la hausse, qui heureusement se confirma... La suite, Vrebos nous la raconte en écrivain et pas en journaliste: il est enjoué, lyrique, par moments on a l'impression qu'il se laisse gagner par le style de son interlocuteur qui se résume d'un seul conseil (celui qu'il prodigua à Vénus): écrire avec le coeur! Et puis, ils ont des points communs, le belge et l'américain: la passion pour la Grèce, la curiosité gourmande pour l'autre, la frénésie de lectures... Au fil de cette semaine, Miller donne un atelier d'écriture, conseille la lecture de tel ou tel auteur (...), évoque cette "nuit d'illumination, en 1927, où (il a) écrit le condensé de presque toute (son) oeuvre en style télégraphique", demande à Vrebos si , à lui aussi, "une femme (avait) déjà brisé le coeur et les reins".
J'avais lu ce livre à sa première parution , et écouté la voix grave de Miller enregistrée au micro de Pascal Vrebos, au début des années 80. Le livre n'a pas pris une ride, au contraire, il semble avoir bonifié, être devenu plus dense, plus intense: n'est-ce pas la preuve qu'il s'agissait bien d'une rencontre entre deux écrivains, et pas d'un interview de journaliste...
C'est aussi un livre-bibliothèque qui vous donnera envie d'ouvrir les "Tropiques", les "Nexus", "Sexus" et "Plexus", mais aussi "Les livres de ma vie" de Miller. Il vous incitera peut-être à lire le théâtre de Pascal Vrebos (dont nous avions parlé dans espace-livres à la sortie de son oeuvre théâtrale aux Editions Le Cri) et , qui sait, à ce que ces pièces soient jouées à nouveau, dans un théâtre de répertoire...
Jean Jauniaux, Saint Idesbald, le 5 novembre 2017
Le 15 novembre à 19h30, Pascal Vrebos répondra aux questions de Barbara Mertens et Jean Jauniaux à la librairie "A livre ouvert" Rue Saint-Lambert, 116 - 1200 Woluwé Saint Lambert - info@alivreouvert.be
Le 15 novembre à 19h30, Pascal Vrebos répondra aux questions de Barbara Mertens et Jean Jauniaux à la librairie "A livre ouvert" Rue Saint-Lambert, 116 - 1200 Woluwé Saint Lambert - info@alivreouvert.be
Quand un homme est âgé et qu’il a accompli sa mission sur terre, il a le droit de se préparer à la mort dans la paix… Inutile d’aller le voir, de l’importuner avec des bavardages et des banalités. On doit passer devant chez lui comme si personne ne vivait là. » Tel était le texte de l’écriteau cloué sur la porte de la maison d’Henry Miller, au 444 Ocampo Drive à Pacific Palisades.
Malgré cette injonction, l’écrivain a invité Pascal Vrebos : une semaine d’échanges à bâtons rompus au cours desquels Miller évoque, entre mille choses, avec tendresse, colère ou ironie, l’interdiction de ses livres, leur succès inattendu, les femmes qu’il a aimées dont la dernière, une jeune actrice américaine… Brenda Venus.
Le 17 juin 1976, Henry Miller, largement octogénaire, écrivait à la Botticelli du Sud : « Je regrette d’avoir l’air de vous brusquer, mais c’est parce que vous me tentez trop, vous êtes trop séduisante, trop irrésistible. » Et Brenda Vénus devint cette muse nourricière qui rendit Henry « toujours vif et joyeux ! »
Près de 40 ans plus tard, Pascal Vrebos a rencontré Brenda Venus à Las Vegas. Elle lui a raconté son Miller : le Mythe des Tropiques était un homme doux, attentionné, élégant, farceur et… jaloux !
Le dernier amour de Miller nous fait aussi cadeau de ses souvenirs : quand elle offrit au Mythe des Tropiques une séance d’effeuillage, quand elle le porta sous la pluie, comment il la demanda en mariage, comment il la cacha derrière les rideaux de sa chambre…
« Brenda m’a dit qu’elle m’aimerait après ma mort », rapporta Miller à Pascal Vrebos. Promesse tenue !
Sur le site www.genese-edition.eu, vous pouvez télécharger un extrait de l’enregistrement de l’entretien réalisé par Pascal Vrebos quelques mois avant la mort d’Henry Miller en 1980, et l’un des rares où l’auteur du Tropique du Cancers’exprime en français.
Auteur dramatique, connu du grand public belge par ses émissions phares sur RTL/TVI et Bel RTL où depuis plus de 30 ans, chaque semaine, Pascal Vrebos anime débats et interviews politiques et produit des inédits comme l’entretien exclusif avec le Roi Albert II et la Reine Paola.
Pascal Vrebos est l’auteur d’une trentaine de pièces de théâtre (Tête de Truc, Entre-chats, L’Accusateur) jouées en France, en Allemagne et aux États-Unis, traduites en néerlandais, en tchèque, en allemand et en anglais. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont celui de la SACD pour l’ensemble de son œuvre.