Legacy
le récital de Sergio Tiempo bientôt en CD
Les bénéfices du concert de Sergio Tiempo seront reversés au CREB, le Centre pour la Rééducation de l'Enfance à Bruxelles. |
Le mot Legacy n’aurait pu être mieux
choisi pour orner et intituler le récital de piano de Sergio Tiempo dont
Avanticlassic va éditer le CD en novembre 2017. Mot anglais dont la traduction littérale est héritage mais que nous nous donnons la liberté d'élargir à transmission. Dans le livret d’accompagnement, en
anglais,espagnol et français, le pianiste évoque la génèse de ce récital et des
choix musicaux qu’il donne à entendre : « un programme reflétant mes
liens familiaux en associant chaque membre de ma famille à une œuvre musicale
particulière ».
Issu d’une lignée de plusieurs générations de
musiciens, Sergio Tiempo relie chacune des pièces du récital aux liens
profond qui l’ unit à celles et ceux qui constituent « les relations clé
de (sa) vie ».
Pour sa mère, la pianiste Lyl Tiempo, il voit
dans l’ Appassionata le reflet
de « sa personnalité passionnée ardente et généreuse ». La sonate de
Beethoven ouvre le programme avant de céder la place à Brahms et à
l’Intermezzo, « profond et intense, et pourtant plein d’amour et
d’attrait » qu’il dédie à Karin Lechner, sa sœur et complice dans le Duo Lechner-Tiempo qui les réunit
souvent lors de concerts d’où jaillit toujours une complicité artistique,
esthétique et, surtout, affectueuse.
La valse n° 15 de Brahms est attachée aux
premiers jours de son fils Nelson : le papa la jouait espérant apaiser et endormir le nouveau-né. Il reconnaît que cela fut en vain et, trois ans après, « au moment d’écrire ces mots, je le représenterais avec une toute
autre pièce ». Sa fille Mila se voit attribuer les courtes pièces « A prole do bebe » du compositeur
brésilien Villa –Lobos : Branquinha, Moreninha, O Polichinelo, A
pobrezinha. A écouter ces plages vibrantes, rapides, légères, gaies, pétillantes
on devine cette hypnotique espièglerie dans laquelle les fillettes ont toutes
l’art d’envelopper leur papa. Sa nièce Natasha Binder, dont il salue le
« magnifique jeu pianistique » de celle avec laquelle parfois il
partage le clavier, avait 16 ans au
moment où il choisit d’incarner sa personnalité adolescente dans le Roméo et Juliette de Prokofiev. On
imagine lorsqu’on se laisse envoûter par les quatre pièces choisies (Juliet une
jeune fille, Montagu et Capulet, Dance des filles avec les lilies, Mercutio),
les sautes d’humeur, les mélancolies, les palpitations d’un jeune
cœur qu’affole et tourmente chaque émotion.
Voici les portraits de la parentèle. Qu’en
est-il d’un auto-portrait ? Dans quelle œuvre, chez quel musicien Sergio
Tiempo trouvera-t-il le miroir sensible qui pourrait refléter un des musiciens
les plus applaudis de sa génération, dont une photo particulièrement
attachante, le montre donnant son premier récital à l’âge de trois ans, où on
le dirait en suspension face à l’immense piano à queue, assis pieds ballants
sur un siège d’une hauteur vertigineuse, et qui aujourd’hui est l’invité des
plus prestigieux festivals, joue avec les plus grands orchestres sous les plus
prestigieuses baguettes. Il choisira Debussy dont il considère Reflets dans l’eau comme un auto-portrait qui dévoile « (son)
caractère plus introverti et (sa) nature plus contemplative qu’(il) ne le
laisse paraître ». Le pianiste avoue l’impossibilité de trouver une œuvre
qui incarnerait sa femme, Maud, et la « myriade de sentiments » qu’elle lui
inspire. Alors, puisqu’il fallait bien choisir, c’est vers Malambo du
compositeur argentin Ginastera qu’il se tournera, pour la « vitalité, la
fière résolution et l’énergie héroïque ».
Quant au père de l’artiste, Martin, « doux,
intelligent, mystérieux », diplomate de profession, ami de Martha
Argerich, Sergio lui destine le tango « Fuga e misterio » d’Astor
Piazzola qui clôt le programme et le CD. Un des dessins de Martin représentant l'artiste avec une expressivité sensible et profonde.
On le sait, la famille d’un artiste ne peut
exclure un cousin lointain et proche à la fois, indispensable et exigeant,
passionné et intransigeant : le public. Le pianiste n’oublie pas de
l’incorporer dans sa Legacy en lui dédiant six Préludes de Chopin celui
qu’il considère comme un des « compositeurs les plus influents de (sa) vie
(…) et qui parlent au cœur de tous. »
Le cœur de tous, celui du public que ce CD
enveloppera de la grâce et de la finesse d’un pianiste d’exception qui est
aussi une personnalité attachante, généreuse, attentive. Ne manquez pas de
franchir la porte d’une des salles de concert où vous verrez une affiche ornée
du nom et du portrait de cet homme souriant et profond qui dévoile ici avec
générosité celle de la famille dont il est issu et à laquelle il vous associe,
il nous associe.
Jean Jauniaux, Bruxelles le 2 octobre 2017.
Un concert au profit de CAP 48
Sergio Tiempo donnera un récital« LEGACY » le 7 octobre 2017 au Conservatoire Royal de
Bruxelles, 30, rue de la Régence 1000 Bruxelles.
Ce récital est donné au profit de CAP 48
Les bénéfices du concerts seront reversés au
CREB, le Centre pour la Rééducation de l'Enfance à Bruxelles.
Il servira à la construction du nouveau centre
d'accueil d'enfants atteints d'un handicap à Anderlecht, centre qui permettra
d'accueillir 30 enfants.
Prix des places : 30 €. Les places sont en
vente via maud.masquilier@gmail.com, au 0475/25.02.47, ou directement par
virement au compte BE56 1430 6139 0088 (Communication : nom (et "/ invité
par.." le cas échéant).
Le CD sortira en novembre 2017. Il a été
enregistré en direct dans la salle ARSONIC à Mons en Belgique, édité par
Bastien Gilson. Il est publié chez avanticlassic