Pendant quelques représentations seulement, le public aura l'occasion de voir la pièce que Sylvie Godefroid a adaptée à partir de son roman "La balade des Pavés" . Nous avions évoqué ce roman à sa sortie (Editions Genèse) sur le site espace-livres , site sur lequel nous avions interviewé à différentes reprises celle qui est à la fois romancière, dramaturge mais aussi poète (nous avions salué la parution de son premier recueil, "Elle et elle" paru aux Editions Lamiroy )
Nous avons demandé à Jacques De Decker de renouer avec la critique théâtrale et de nous livrer ses impressions qu'il aurait pu signer , comme naguère, de ses initiales si familières aux lecteurs du journal Le Soir: J.D.D.
Jean Jauniaux, LIVRaisons
Il arrive que le théâtre soit une forme
d’alchimie. Le spectacle tiré du roman de Sylvie Godefroid a enchanté le spectateur blanchi sous le
harnais que je suis. Avoir assisté à des milliers de représentations ne m’a pas
blindé contre l’émotion dramatique la
plus franche et la plus limpide. C’est
le constat que m’a permis de faire cette
soirée passée dans la salle Laetitia. Une quinzaine d’acteurs et d’actrices,
plus frémissants et sincères les uns que les autres, y incarnent le récit d’une
résilience, cette épreuve à laquelle nous sommes tous exposés lorsque la
maladie s’invite d’autorité dans notre vécu.
Le texte de la romancière, mais aussi le
subtil découpage de l’adaptateur et la délicatesse de la mise en scène
permettent à chaque interprète d’être porteur d’une part de cette épreuve commune qu’est l’accompagnement d’une
malade « ‘ . Des romans, des films ont déjà relevé ce défi, mais en ce qui me
concerne c’est la première fois que je me trouvais témoin en temps réel d’une
patiente et lente conquête de la
guérison portée à la scène . Cela
supposait que l’auteur et la troupe trouvent
les mots, les gestes, les situations qui illustrent cette confiante
reconquête de la vie préservée.
Au long du spectacle, pas une réplique, pas
une attitude qui ne sonnent tout
simplement juste. On en oublie que l’on
est face à une reconstitution élaborée de l’expérience et de l’émotion, et l’on
ressent, les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres, une intime, simple,
franche communion avec une patiente face à l’épreuve du pire. Il est
des moments où le grand art se vit comme une expérience initiatrice.
Ce spectacle
est au plus près de cette belle, et rare, intensité-là.
Jacques De Decker
5 décembre 2019
Présentation par l'auteure:
« Je suis née d'un crabe et d'une immense solitude. Parce qu'on est seule sur les pavés d'un sein qui vous joue un tour. Et puis surtout, on est seule à entamer sa reconstruction, quand on a la chance de survivre à l'attaque colossale que représente le cancer. On apprend l'amour de la vie, son privilège.On apprend à rire de nouveau, plus beau, plus haut, plus fort.On apprend les autres. L'autre. On accueille celui qu'on n'aurait peut-être pas vu ni entendu. On apprend que la vie est belle.La Balade des pavés, c'est une déclaration d'amour à la vie. Une déclaration d'humour aussi. Vous rirez autant que vous serez émus. N'ayez pas peur des pavés de Lola. Ne ratez pas votre rendez-vous avec elle. Je devrais dire avec ELLES. Car elles sont au moins trois Lola... Et belles, avec ça! »
Théâtre le Fou rire
Attention: Nouvelle adresse
Avenue des Grenadiers,48
Ixelles,
Il reste deux dates, au moment où nous mettons en ligne: les 10 et 17 décembre à 19h00
Pour réserver: communication@fourire.be