Du 22 octobre 2019 au 15 mars 2020, Train World expose l'univers pictural inspiré par le monde ferroviaire du peintre Paul Delvaux. Quelle belle manière de commémorer les 25 ans de son décès et les quarante ans de la Fondation Paul Delvaux, en donnant au visiteur de "L'opéra ferroviaire" (imaginé et scénographié par François Schuiten) de se plonger dans une cinquantaine d'oeuvres du peintre de Saint-Idesbald.
Coordonnée par la directrice scientifique de la Fondation Paul Delvaux (Saint-Idesbald) , Camille Brasseur, l'exposition réunit des pièces (dessins, toiles, aquarelles, ébauches, croquis...) en provenance du Musée Delvaux (Saint-Idesbald), de collectionneurs privés, de musées, mais aussi de la collection de la SNCB. Quatre oeuvres , qui ornaient les wagons du TEE, seront désormais exposées de façon permanente dans Train World, des oeuvres que la SNCB avait commandées à l'artiste pour commémorer l'électrification définitive et complète de la ligne Bruxelles-Paris en 1963.
Ces tableaux, ainsi que ceux d'autres artistes belges, ornaient les voitures première classe du TEE. Après une restauration qui a duré près d'un an, les quatre tableaux de Delvaux trouvent un écrin idéal parmi les décors ferroviaires, les locomotives et les wagons qui font de Train World un des musées les plus exaltants de la capitale de l'Europe.
Une monographie- catalogue de référence
Sous le label des Editions Snoeck, paraît à l'occasion de l'exposition, une des monographies les plus passionnantes et érudites consacrées au peintre auquel, à n'en pas douter, l'auteure , Camille Brasseur contribue de façon exemplaire à redonner la dimension universelle qui lui revient. "Paul Delvaux, l'homme qui aimait les trains" contribue désormais de façon décisive à la connaissance d'une partie de l'oeuvre et de l'inspiration delvaliennes. Agrémenté d'une iconographie exemplaire, tant du point de vue du choix des illustrations que de la qualité de leur reproduction, le texte de Camille Brasseur se lit d'une traite, dévoilant avec bonheur ce qui fait de chacun des tableaux exposés une manifestation de la "nostalgie heureuse" que Camille Brasseur évoque en exergue de l'ouvrage. Alliant érudition et sensibilité, Camille Brasseur nous raconte l'univers ferroviaire tel qu'il a hanté l'oeuvre de Delvaux depuis la petite enfance.
Précipitez-vous au Train World, complétez votre visite par la lecture du catalogue et achevez enfin cette plongée dans l'oeuvre magistrale d'un de nos plus grands créateurs, par une visite à Saint Idesbald du musée qui lui est entièrement dédié... Sans l'ombre d'une hésitation. Vous en serez enchantés.
Pour vous en convaincre encore, si besoin en était, écoutez l'entretien que nous a accordé François Schuiten à l'inauguration de cette exposition dont il dit qu'elle est "symbiose idéale entre deux univers" . On dirait, en effet, que le Musée a été construit autour et à partir des oeuvres de Delvaux qui, à présent, s'y trouvent pour quelques mois...
Jean Jauniaux